mardi 26 juillet 2011

Silvio Piola, légende italienne

Suite à l'article récent sur Delio Onnis, Euskerra, contributeur régulier du blog, a suggéré une saga Gerd Müller, Jimmy Greaves, Telmo Zarra et Silvio Piola, pour cet été.
Place au quatrième et dernier volet consacré à Silvio Piola.



Silvio Piola est non seulement une légende de l'autre côté des Alpes mais il est l'homme de nombreux records (tant pour sa profusion de buts que pour la longévité de sa carrière) dont certains tiennent encore et ne seront pas battus avant longtemps.
"Silvio gol" était né le 29 septembre 1913 à Robbio Lomellina, petite localité de la province de Pavie, en Lombardie.
Il débuta sa carrière à l'âge de 16 ans à la Pro Vercelli, en 1929. C'est à 17 ans, la saison suivante, qu'il y était fait titulaire, terminant le championnat avec déjà 13 buts au compteur.
À l'été 1934, il quittait Vercelli après y avoir marqué 51 buts en championnat, ce qui demeure encore un record pour le club et il partait alors pour la Lazio.

Le stade de la Pro Vercelli porte le nom de Silvio Piola, tout comme celui du Novara, le club où il termina sa carrière

Piola joua neuf saisons pour la Lazio, terminant deux fois meilleur buteur en 1936-1937 (21 buts) et en 1942-1943 (21 buts), marquant au total 143 fois pour le club romain. C'est pendant cette période sous le maillot des biancocelesti, qu'il connaissait parallèlement, ses plus grands succès en équipe nationale.

En 1934, l'Italie avait enlevé sa première Coupe du Monde, et comme on peut l'imaginer, la concurrence était rude pour faire partie de la squadra azzura. En 1935, Vittorio Pozzo (le seul sélectionneur italien à soulever deux coupes du Monde) ne le convoquait toujours pas en équipe d'Italie. Tandis que l'équipe nationale était à Vienne, pour y disputer le match de Coupe internationale contre l'Autriche, Piola apprenait à Rome la blessure de l'attaquant Angelo Schiavio, il était alors appelé en urgence par Pozzo et prenait le premier train pour la capitale autrichienne. Le 24 mars 1935, Piola disputait donc sa première rencontre internationale qu'il ponctuait par deux buts au Prater.
Lors de la Coupe du monde 1938 qui avait lieu en France, Piola allait entrer dans la légende et signer le but vainqueur en prolongation contre la Norvège en huitième de finale, puis un doublé contre le pays organisateur en quart de finale et puis surtout deux autres buts en finale, au stade de Colombes, contre la Hongrie, devenant ainsi champion du monde, voir cette vidéo proposée sur Youtube :


"En acceptant d'être battu, j'ai sauvé la vie à onze hommes." - Antal Szabó, gardien de but de la Hongrie - faisant allusion au télégramme que Mussolini avait envoyé à la squadra azzurra avant la finale, dans lequel figuraient ces quelques mots : "Vaincre ou mourir".
L'Italie de Pozzo s'appuyait sur un trio magique composé de Giovanni Ferrari, Silvio Piola ainsi que d'un certain Giuseppe Meazza.
L'année suivante, à San Siro contre l'Angleterre, Piola marquait un but en seconde mi-temps donnant l'avantage aux italiens en devançant le gardien de but. Ce but provoquait une controverse, car inscrit à l'aide de la main. "La main de Dieu" bien avant celle de Maradona !

Hélas, la deuxième guerre mondiale allait interrompre la Coupe du Monde pendant 12 ans et peut-être que Piola en aurait ajouté au moins une autre à son palmarès, qui sait ?


Après sa longue période à la Lazio (1934-1943) Piola revenait dans la région du Piémont à Turin, dans un premier temps avec les grenats du Torino, prenant part à la finale du championnat de guerre 1943-1944. Avec la reprise des championnats réguliers en 1945, il s'installait alors à la Juventus avec laquelle il joua deux saisons, terminant de nouveau deuxième du championnat en 1945-1946. Après la saison 1946-1947, il était vendu à Novara en serie B. Piola menait Novara en serie A dès sa première saison et il allait ainsi disputer six nouveaux championnats de serie A.
Il joua en première division italienne jusqu'à l'âge de 41 ans, devenant le plus vieux buteur de serie A à l'âge de 40 ans, six mois et neuf jours lors de Novara-Milan du 7 février 1954. Ce record n'a été battu qu'en mai 2007 par Alessandro Costacurta.
A Novara, il est une légende et quand le nouveau stade était inauguré en 1976, il porta bien évidemment le nom de Silvio Piola.

Piola avec le maillot du Novara
(c) forzanovara.it

Sous le maillot du Novara, Piola est de nouveau convoqué en équipe nationale, par deux fois, dont la dernière le 18 mai 1952 à Florence, où il est appelé par son ancien coéquipier Giuseppe Meazza pour jouer contre l'Angleterre, ce qui en faisait alors le plus vieux porteur du maillot bleu (battu plus tard par Dino Zoff).
Avec la squadra azzura, il honora 34 sélections et marqua 30 buts, ce qui en fait le troisième buteur de l'équipe nationale derrière Luigi Riva et Giuseppe Meazza, avec cependant le meilleur ratio de but par match (0,88 but par match, contre 0,83 à Riva et 0,62 à Meazza).

Piola est aussi et surtout le meilleur buteur italien de tous les temps avec 364 buts en professionnel, devançant Giuseppe Meazza (338), Roberto Baggio (318), Vincenzo Montella (314) et Filippo Inzaghi (306).
Paradoxalement, Piola n'a jamais remporté le moindre scudetto, frôlant le titre à trois reprises en 1937, 1946 et 1947 avec la Lazio puis la Juventus. Après avoir pris sa retraite sportive, il est devenu sélectionneur de l'équipe nationale italienne pendant sept matchs entre novembre 1953 et juin 1954, assisté par Lajos Czeizler et Angelo Schiavio.
Piola s'est éteint à l'âge de 83 ans, le 4 octobre 1996.

Silvio Piola, plus âgé
(c) italy.worldcupblog.org

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Piola
http://football-story.over-blog.com/article-20654304.html
http://fr.fifa.com/classicfootball/matches/match=1174/index.html

2 commentaires:

  1. Bravo et merci pour cette série qui nous permet d'honorer des figures extraordinaires de l'histoire du foot à une époque où on a trop tendance à monter trop vite des joueurs qui ne leur arrivent pas à la cheville.
    A la question : "qui est le plus grand joueur de tous les temps ?" , il faut répondre : "je ne sais pas , je ne les ai pas tous connus ".

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  2. Merci à toi d'avoir suggéré cette série de portraits. En effet, il est difficile de dire quel est le meilleur parmi tous ces serial-buteurs. Qu'auraient-ils donné dans telle ou telle équipe et à telle ou telle époque ? Peut-être un jour, la Science mettra-t-elle au point un moyen de les faire tous jouer virtuellement ensemble, selon leurs capacités propres ?

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