vendredi 3 juin 2011

Vers un nouveau Calciopoli ?

Mani pulite (en italien, « Mains propres ») était le nom d'une opération judiciaire lancée en 1992 contre la corruption du monde politique italien et qui avait abouti à la disparition de partis comme la Démocratie chrétienne (DC) et le Parti socialiste italien (PSI). Le système de corruption et de pots-de-vin ainsi découvert fut baptisé Tangentopoli (de tangente, « pot-de-vin », et de poli, « ville » en grec).

L'affaire des matchs truqués du Calcio (aussi appelé Calciopoli, voire Moggiopoli pour la presse hostile à la Juventus, du nom de Luciano Moggi) est un scandale sportivo-financier qui avait secoué en 2006 le championnat de football italien, entraînant le retrait de deux scudetti à la Juventus et sa relégation en serie B ainsi que d'importantes pénalités au classement pour le Milan, la Lazio, la Fiorentina et la Reggina.
Il semblerait qu'un Calciopoli n°2 vienne de nouveau ébranler le championnat italien, 5 ans plus tard.


Giuseppe Signori

Au centre du coup de filet des carabinieri, l'ex-attaquant Giuseppe Signori a été arrêté mercredi, de même que quinze autres personnes dont d'anciens joueurs de serie A, des joueurs évoluant actuellement en series B et C, de même que quelques dirigeants de clubs de divisions inférieures, selon l'agence de presse Ansa.

Le blog Calciomio.fr nous informe que :

Tout a commencé le 14 novembre dernier, à Cremona (en Lombardie) où évolue la Cremonese, suite à ne victoire 2-0 contre la Paganese (championnat de 1ère Division de Lega Pro, troisième niveau national), cinq de ses joueurs se sentent mal. On apprendra qu’ils ont été “empoisonné”, quelqu’un a mis un somnifère dans leurs boissons à la mi-temps afin d’altérer leurs performances. C’est l’œuvre de leur propre coéquipier et gardien Paolini (parti ensuite à Benevento en hiver), ce joueur de 27 ans est un des personnages phare de cette affaire, voici donc une des méthodes utilisées, le but étant de permettre à la Paganese d’égaliser et donc d’obtenir le match nul comme cela a été demandé par les manipulateurs de paris. Suite à ça, le parquet de Cremona va commencer son enquête, et c’est grâce au système des écoutes téléphoniques (comme pour Calciopoli) qu’il découvrira l’organisation entière. Le nom de l’affaire est “Last Bet” (Dernier Pari), le juge des enquêtes préliminaires (le “Gip” en italien) est Guido Salvini, juge reconnu pour s’être occupé d’affaires très importantes. C’est lui qui a ordonné l’arrestation des 16 personnes.
  
Guido Salvini (c) corriere.it

D'après Salvini : "Il y a un risque que certains résultats dans différentes compétitions aient déjà été truqués. Songez seulement que l'Atalanta et Sienne ont récemment été promus en première division et ils sont deux des clubs concernés"

Toujours selon Calciomio.fr, il y aurait un et un seul match de serie A concerné : Inter - Lecce

Ce fameux Inter-Lecce ?
Évidemment, c’est surement le match qui a attiré l’attention de tous les lecteurs, puisque c’est le seul qui concerne la Serie A (et surtout un gros poisson). Le gardien de Benevento Paoloni (dont on a parlé plus haut) devait contacter des joueurs de Lecce afin de les convaincre de baisser le pied, le but étant d’obtenir une victoire de trois buts d’écarts de l’Inter, un score sur lesquels les manipulateurs de paris avaient misé une grosse somme d’argent. Mais vu le score final (1-0 pour l’Inter), la tentative fut infructueuse.


Mais alors comment fonctionnaient-ils ?
L’enquête révèle trois groupes de personnes (ou des clans tout simplement) qui arrangeaient les matches, contactant les joueurs ou dirigeants des équipes. Il y a les “Zingari” (les gitans) avec à leur tête un slovaque joueur de Chiasso (en Suisse), mais aussi les “albanesi” enfin les “bolognesi”, non ce n’est pas un mauvais polar. Chacun tentait donc de corrompre joueurs ou dirigeants, on parle même de tarifs officiels (400.000 € pour truquer un match de Serie A, 120.000 pour la B, 60.000 pour la Lega Pro). Des sommes qui font tourner plus d’une tête d’un joueur de division inférieure qui – comme c’est couvent le cas – n’a pas été payé depuis des mois par son club.

source : http://www.calciomio.fr/scandale-des-matches-arranges-ce-quil-faut-savoir_96894

Le site relatif aux paris sportifs soccerway.com a également décidé de faire la lumière sur cette affaire et nous informe que les arrestations ont eu lieu dans les villes de Bari, Come, Bologne, Rimini, Pescara, Ancone, Ascoli, Ravenne, Benevento, Rome, Turin, Naples et Ferrara.
Parmi les suspects, on trouve également, toujours selon soccerway.com, l'ancien joueur de Venise et de la Samp, Stefano Bettarini, l'ex-milieu de terrain de la Fiorentina Mauro Bressan ainsi que l'ex-capitaine de Bari, Antonio Bellavista.

Les promotions en serie A, des clubs de l'Atalanta et de Sienne, ont pour l'instant été suspendues par la fédération italienne de football, la FIGC (Federazione Italiana Giuoco Calcio ou encore appelée plus communément "Federcalcio") en attendant les conclusions de l'enquête.

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Mains_propres
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_matches_truqu%C3%A9s_du_Calcio
http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/06/02/un-nouveau-scandale-de-matchs-truques-ebranle-foot-italien_1530778_3242.html
http://www.calciomio.fr/scandale-des-matches-arranges-ce-quil-faut-savoir_96894
http://www.soccerway.com/news/2011/June/01/ex-italy-striker-signori-arrested-in-match-fixing-probe/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire