mercredi 9 mai 2012

22, v'là Barnet

En ce mercredi 9 mai 2012, nous aurions pu parler de la finale d'Europa League perdue par l'Athletic, mais la tristesse nous empêche de le faire. Nous aurions pu parler de la qualif de Blackpool contre Birmingham City, pour l'accession à la finale des play-offs pour la montée en Premier League, mais nous avions déjà salué l'exploit des hommes d'Holloway au match aller alors pas de quoi en remettre une couche.
Nous allons prendre tout ce petit monde à contre-pied, et rendre hommage à un club de D4 anglaise. Car c'est ça, l'esprit du blog Whatafairfoot, refuser de cirer les pompes aux puissants et saluer les exploits des humbles. Pour nous, il vaut mieux perdre dix mille fois une finale en étant un club défendant une identité et une philosophie comme l'Athletic, que la remporter en étant un ramassis de stars interchangeables. Ce soir, hommage aux humbles et "au foot d'en bas", comme aurait dit l'autre. Hommage à Barnet FC.



Barnet FC est un club de la grande banlieue nord de Londres qui avait atteint la Football League (les 4 premières divisions 100% pro du foot anglais) pour la première fois de son histoire en 1991. En 1993, le club allait même jouer une saison au troisième étage du foot anglais, son meilleur niveau à ce jour mais retomber au quatrième palier la saison suivante pour y demeurer jusqu'en 2001, année de la relégation et de son retour en Conference, le premier étage de la "Non League".
A l'issue de la saison 2004-2005, Barnet validait son ticket retour pour la Football League, terminant champion de Conference avec 12 points d'avance sur son dauphin, Hereford, club anglais en périphérie du Pays de Galles.

Barnet s'est très bien réintégré à la Football League avec des places de milieu de tableau lors des premières années mais depuis 4 saisons, le club de la grande banlieue londonienne joue avec le feu. 19ème à l'issue de la saison 2008/2009 avec 48 points en 46 journées, 21ème la saison suivante avec le même bilan, puis 22ème en 2010/2011, toujours avec 48 points en 46 journées.
Cette saison, ils n'ont pas failli à la règle : 22ème avec seulement 46 points en 46 journées. 

Saison 2011/2012
Saison 2010/2011
Saison 2009/2010
Saison 2008/2009

Les "Bees" sont en train de devenir des as du maintien à l'arrache. Cette D4 anglaise compte 24 clubs pour seulement 2 relégations en fin de championnat (une seule équipe était reléguée en 2008/2009 et les éditions antérieures).
Depuis deux saisons consécutives, Barnet trouve le moyen de terminer à la 22ème place, autrement dit, la place du premier non-relégable, c'est ce qui s'appelle jouer avec le feu.
La saison passée, ils avaient dépassé et relégué Lincoln City à leur place, lors de la dernière journée. Pour mémoire, notre article :

La saison précédente, ils se sauvaient également lors de la dernière journée et même chose cette année. Barnet a réussi à l'emporter sur la pelouse de Burton Albion (1-2) évitant que Hereford (décidément, ils n'ont pas de pot avec les Bees) ne les grillent au classement, car dans le même temps, ceux-ci battaient Torquay (en course pour la montée) 3-2 à domicile.
Pourtant, Barnet était en crise. Lawrie Sanchez qui les avait sauvés in extremis la saison passée, avait fait un bon début de saison avec les Bees, mais une seconde partie catastrophique. Depuis février 2012, Barnet ne pouvait récolter autre chose qu'une victoire, 5 nuls et 11 défaites. A trois journées de la fin, Sanchez laissait la place à Martin Allen, ancien joueur des QPR bien connu et lequel en est à sa troisième venue comme coach chez les Bees. Allen était l'homme de la situation. Il perdait le premier match mais remportait les deux suivants.
Mais comment font-ils pour toujours retomber sur leurs pattes ? Ce ne sont pas des abeilles mais des chats, ces gens-là, à Barnet !
On pourrait d'ores et déjà prévoir une 22ème place à l'issue de la saison 2012/2013 avec 47-48 points ? Rendez-vous dans un an, pour le fun.

Sources :
http://www.barnetfc.com/page/History/0,,10431~1053472,00.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Barnet_F.C.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Barnet_FC
http://www.bbc.co.uk/sport/football/teams/barnet/results

18 commentaires:

  1. [Partie 1/3]

    Merci Vinnie pour ces articles sympas sur ces petits clubs anglais que je suis de près depuis longtemps, comme tu le sais.

    Malheureusement pour Barnet, Martin Allen (aka « Mad dog », et cousin de l’ex Girondin Clive Allen – grosse famille de joueurs pros, Paul, Leslie, etc.), quittera probablement Barnet cet été. Son contrat hyper court (3 semaines) prenait fin avec le dernier match samedi dernier.

    Il faut dire que les relations entre Barnet et l’ex milieu de QPR & West Ham ne sont pas simples. La saison passée, Allen avait rejoint Barnet le 23 mars 2011… et les quitta 3 semaines plus tard pour Notts County – offre plus alléchante. Il sauva également les Magpies d’une relégation (en D4) qui leur tendait les bras.

    Cette année, Allen a débarqué à Barnet le 16 avril 2012 et a signé 2 victoires sur 3 matchs. Gros sens du coaching, comme sur ce match contre Burton où un « reshuffle » (remaniement) en deuxième période a permis la victoire.

    1000 supps Bees avait fait le déplacement à Burton-on-Trent, ville moyenne connue surtout pour être un gros centre de la brasserie (bière) et qui inaugurera dans trois mois le National Football Centre (truc énorme qui a coûté plus de 100 millions £), après 10 ans d’atermoiement de la FA sur le sujet (le site de Burton fut acquis par la FA il y a douze ans, pas grand chose ne se passa jusqu’en 2010 et les rééls débuts de la construction, qui sera achevée par phases).

    Le NFC sera utilisé non pas comme un Clairefontaine anglais (comme on a pu le lire ou l’entendre par erreur dans les médias français) mais comme un centre de formation d’entraîneurs et moniteurs, des dizaines de milliers à tous les niveaux, de scolaire de base aux diplômes UEFA – on parlait même de 250 000 entraîneurs formés dans les prochaines années y’a 2 ans ! (http://en.wikipedia.org/wiki/St_George's_Park_National_Football_Centre et http://www.bbc.co.uk/sport/0/football/14051166).

    Le NFC servira aussi de base aux 22 équipes d’Angleterre. C’est aussi dans cette optique d’avenir que Roy Hodgson a été nommé sélectionneur (il est à fond dans le projet NFC).

    Revenons à Barnet. Un truc essentiel sur Barnet et bien connu de ceux qui suivent la Football League comme son ombre : Underhill, le stade un peu déglingué de Barnet, a un terrain méchamment en pente ! (un stade qui a aussi 7 tribunes différentes, http://www.barnetfc.com/page/Underhill/0,,10431,00.html).

    Malheureusement, de coûteuses embrouilles et relations difficiles avec le Barnet Council (l’un des 33 arrondissements du Grand Londres) autour de ces sempiternels problèmes de « freehold » et « leasehold » qui peuvent affecter tout propriétaire de bien immobilier en Angleterre, pourraient bien priver Barnet de son vieux stade d’ici peu (où ils sont depuis 105 ans – la réserve d’Arsenal y joue aussi ses matchs, et Wenger, qui habite dans le coin, s’y rend régulièrement).

    Barnet Council racheta le Freehold en 2002 et les relations ont souvent été délicates entre le Council et le proprio du club (Tony Kleanthous, le Boss depuis presque 20 ans), accords non respectés, promesses non tenues, etc.

    Devant le manque de dialogue et d’investissement chronique du propriétaire du stade (Barnet Council), divers groupes de pression se sont créés au fil des ans, dont le Keep Barnet Alive. Un groupe qui veut maintenant que le club déménage (par exemple, dans leur beau centre d’entraînement, mais créer un stade de toute pièce dans ce coin ou hors des limites de Greater London est compliqué et effroyablemment coûteux).

    Le stade de Barnet est situé dans un coin aisé de Londres et il se dit que certains riverains (au bras long) et le conseil d’arrondissement ne sont guère favorables au football peu glamour des profondeurs de la Football League.

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  2. [Partie 2/3 – suite de la première partie]

    Toutefois, après une longue bisbille cette saison, le club vient d’être autorisé à rester à Underhill une saison supplémentaire. Un stade qui accueillit le premier match Live télévisé du football anglais : un Barnet-Wealdstone diffusé par la BBC en octobre 1946 (Wealdstone est ce petit club de non-league où, entre autres, Stuart Pearce et Vinnie Jones débutèrent).

    Bref, avec toutes ces difficultés, c’est un veritable miracle que Barnet existe encore sous une forme professionnelle !

    A noter aussi l’association étroite entre Barnet et l’un des personnages les plus azimutés du football anglais : Barry Fry. D’ailleurs, de 1985 au début des 90’s, la paire Stan Flashman (proprio déjanté) et Barry Fry (entraîneur) était quelque chose !

    Tous deux étaient des parieurs invétérés (cartes, chevaux, courses de lévriers, etc.) et passaient plus de temps chez les bookmakers et en boîte de nuit que sur le terrain d’entraînement…

    Malgré ça, après 103 saisons de non-league, le club rejoignit la terre promise de la Football League en 1991. Un miracle vu l’hygiène de vie du Boss et son bras droit. Les deux premiers matchs de Barnet en Football League furent bien dans le ton débridé du club : une défaite 7-4 et un match nul 5-5 ! Bon, le reste est épique également mais pas pour aujourd’hui.

    A noter une chose assez curieuse aussi : deux clubs londoniens sont surnommés « The Bees », Barnet donc et aussi Brentford (D3), situé à seulement une quinzaine kilométres de là.

    Dans le cas de Brentford, le 3ème plus gros club londonien au sortir de la 2è guerre mondiale (avec Arsenal et Chelsea), il s’agit simplement d’une adaptation phonétique de la lettre B vers 1895 (voir http://www.brentfordfc.co.uk/page/History).

    Dans le cas de Barnet, deux versions font école:

    a) le club adopta les couleurs orange/or & noir vers 1906 après la refonte du club, couleurs de l’abeille

    b) le coin de Barnet comptait beaucoup de « apiaries », des ruchers (groupes de ruches). Ces deux raisons sont peut-être d’ailleurs liées.

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  3. [Partie 3/3 – the end]

    Au sujet des relégations du dernier étage de Football League à la Conference National (D5) que tu évoques, à noter qu’avant 1987 (les Eighties furent une ère d’énormes changements et bouleversements structurels), il n’y avait pas de système rélégation-promotion, toute montée de D5 > D4 se faisait sur dossier et vote des clubs de Football League. Un processus compliqué et frustrant qui fit s’arracher les cheveux à nombre de clubs ambitieux de non-league qui considéraient la Football League, à juste titre, comme une « closed shop ». Évidemment, vu que pour faire monter un club en Football League, il fallait en faire descendre un (de Football League), la Football League (alors très puissante) ne fut guère chaude pour promouvoir les clubs talentueux de non-league au détriment de ses propres « clubs membres ». Les bouleversements du milieu des années 80 eurent raison de son hyper protectionnisme.

    Certains clubs posèrent leur candidature plusieurs fois sans jamais être admis (la Football League était alors très spéciale, très jalouse de ses énormes prerogatives – lire ce dossier inédit en quatre parties sur la Football League et la création de la Premier League pour mieux comprendre l’époque turbulente des Seventies & Eighties, 1ère partie ci-dessous, les autres en lien au-dessus de l'article :

    http://cahiersdufootball.net/blogs/teenage-kicks/2012/02/13/fevrier-1992-naissance-de-la-premier-league-13/).

    La montée en D4 n’est toujours pas systématique d’ailleurs, le stade devant répondre aux normes de Football League et plusieurs clubs se sont vus refuser l’accès, mais pas depuis 15 ans (car les clubs de D5 ont souvent bien plus de moyens qu’avant – voir par exemple Crawley l’an dernier et Fleetwood cette saison, club de la banlieue de Blackpool qui appartient au milliardaire Andy Pilley, ce dernier a injecté 10 millions £ dans le club ces dernières années – et ça marche : Fleetwood Town était encore en D9 il y a huit saisons !).

    Depuis 2003, un deuxième club de D5 est admis en Football League, aux play-offs, à Wembley, disputés souvent devant 40 000 spectateurs… sauf l’an dernier, où Wimbledon et Luton durent s’exiler à Manchester.

    Ce fut d’ailleurs un gros fiasco et tollé vu que ces clubs sont de la région de Londres, ergo 18 000 spectateurs seulement, places à 40 £ – l’UEFA avait fait pression sur la FA pour que la finale de Conference National ne se joue pas à Wembley, qui accueillait la finale de Ligue des Champions… une semaine après !

    L’UEFA avait besoin d’une semaine pour préparer Wembley apparemment (!) – les coins VIP, sponsors, panneautique Mastercard et autre, corporate machin et truc, tout ça prend un temps fou... L’UEFA avait aussi obtenu de la FA & Football League que les finales de play-offs League One & Two se jouent aussi à Manchester, et avait demandé à la FA de faire aussi jouer la finale de play-off D2 ailleurs qu’à Wembley.

    Vu l’importance énorme de cette finale de D2 « à 100 millions de £ » (appelée parfois le « blue ribbon event » de la Football League, son produit phare), la FA refusa catégoriquement de bouger la finale de Championship. S’ils avaient écouté l’UEFA, tout le football anglais des play-offs aurait dû s’exiler en province juste pour que le Barnum UEFA s’installe à Wembley le temps d’un seul match !

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  4. (partie 1 sur 2)

    Salut, Kevin Quigagne et merci de nous faire profiter de tes vastes connaissances du foot anglais.

    La première fois que j'avais vu un match de l'équipe de Barnet, c'était précisément le 23 septembre 1997. Je me trouvais à Selhurst Park pour supporter Wimbledon contre Barnsley puis au retour du match, dans la petite chambre que j'avais louée chez un particulier, j'avais allumé la télé, je ne sais plus si c'était sur Channel Four ou ITV, j'avais maté Barnet recevant Middlesbrough en League Cup. (0-2).
    Le plus marrant, c'est que j'avais mis quelques minutes à me demander qui était Barnet et qui était Middlesbrough, du fait que les joueurs de Barnet paraissaient beaucoup plus costauds physiquement que ceux de Middlesbro alors que quand le petit poucet reçoit l'ogre, on imagine difficilement que les petits poucets aient des tailles d'ogres et réciproquement.

    Concernant Underhill, je lis de temps en temps les tabloïds anglais, et ces dernières années, j'ai régulièrement lu que ce stade posait problème. C'était même très incertain pour Barnet en 2005 qu'ils soient repris en Football League, si mes souvenirs sont bons, du fait d'Underhill.

    C'est moche qu'Allen reparte, mais bon, pas grave, ce n'est pas exclu qu'il revienne un jour pour la quatrième fois et pour sauver Barnet de la relégation.
    J'espère qu'ils vont conserver Izzy McLeod, même s'il ne serait pas scandaleux qu'il joue dans un club plus ambitieux. Même avec un buteur pareil (18 buts cette saison, top scorer avec d'autres joueurs), ils se sauvent à l'arrache à la dernière journée, c'est fou !

    Je sens que je vais devenir supporter de Burton Albion. La bière, le foot (j'aime bien leur style de jeu actuel assez à l'ancienne, d'après ce que je peux en voir sur Football League Show) c'est le bonheur.

    Bien vu au sujet de la relégation en Conference. C'est vrai qu'avant 1987, la relégation du club terminant dernier de D4 se faisait sur dossier.
    C'est ainsi que Torquay United avait eu un bol incroyable de terminer deux saisons consécutives dernier de D4 (1984/85 et 1985/86) et se sauver sur dossier alors qu'à l'issue de la saison suivante, la relégation de la lanterne rouge devenait automatique.
    En 1994, il y a les Kidderminster Harriers qui avaient terminé champions de Conference et qui s'étaient vus refuser la promotion parce que leur stade n'était pas aux normes.

    (à suivre)

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  5. (partie 2 sur 2)

    La Football League semblait très fermée avant 1987, presque autant que la Scottish League (encore actuellement). C'est bien que désormais, deux clubs de Conference puissent monter, un en promotion directe et un autre à l'issue de play-offs entre la 2ème et la 5ème place.
    Avant cela, je croyais bien qu'on ne verrait jamais émerger le club de Max Griggs, Rushden & Diamonds. Après une fulgurante ascension jusqu'en Conference, ils terminaient 12ème puis 4ème, 4ème, 2ème et enfin champions de Conference en 2001. A cette époque, les play-offs n'existaient pas et on peut penser qu'en trois saisons où ils terminaient en zone play-offs, ils auraient pu les remporter une fois.
    Encore que là aussi, ça a évolué parce que pendant un temps, le second recevait le cinquième en match à élimination directe et même chose pour le troisième recevant le quatrième. Cela se fait encore comme ça en D6 et en-dessous. Il y a maintenant des barrages allers-retours en Conference avec retour chez les 2ème et 3ème.
    C'est incroyable de voir Wembley aussi bien garni pour des finales de Conference. En France ou ailleurs, on n'imagine pas qu'une finale de CFA2 pourrait remplir autant un stade.
    C'est moche qu'on ait eu un derby Wimbledon - Luton à Manchester la dernière fois, encore que je ne m'en plains pas puisque ce transfert porta chance à mes Dons.
    Quand on voit Oxford United contre York City en finale de play-off à Wembley en mai 2010, ça avait de la gueule et le spectacle proposé me plait immensément plus qu'une terne finale de Cup du style Chelsea-Middlesbrough.
    http://www.youtube.com/watch?v=TWxue9Ym_Ks

    Cette saison, je me réjouis de cette finale de play-offs Luton vs York, à Wembley le 20 mai prochain. J'espère revoir Luton en Football League. Et je n'aime pas York et son foot trop léché. Vive le jeu direct.

    Demain, je vais croiser les doigts pour que mes Blades fassent un résultat pas trop défavorable à Stevenage. Bravo à Sheffield Wednesday, je n'aurais jamais cru qu'ils parviendraient à dépasser Sheff Utd sur le fil. Maintenant Dave Jones ne se sent plus et il pense déjà à la promotion en Premier League, lui qui avait si souvent échoué avec Cardiff.
    Et puis je serai également à fond pour Huddersfield contre MK Dons samedi après-midi.

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  6. Et ouais, ce football des « petits » est souvent passionnant et fait le charme du football anglais, unique. Ce foot des sans-grades reflète surtout la formidable santé du football anglais, sa passion, sa densité, la nature de son supportariat, des supporters fidèles (Luton Town en D5 fait quasiment autant de supps en moyenne que quand ils étaient en D1 !) et des supps se déplacent souvent en masse en milieu de semaine – 1000 supps Bees avaient fait le déplacement à Burton ! c’est énorme pour un si petit club. (laissons de côté la question épineuse des dettes… Je lisais il y a peu que seul 5 clubs sur 92 de FL & PL sont « sains » financièrement. Il y en a plus en vérité – la définition de « sain » étant variable – mais ça donne un ordre d’idée).

    Ton Barnet-Boro, c’était forcément sur ITV vu que Channel Four ne diffuse pas de match de foot. C4 est (ou censée être) une chaîne « culturelle et différente » et ne fait pas dans le ballon rond (hormis parfois des documentaires foot). Enfin, elle était culturelle, originale, créative, etc. y’a encore 5 ou 6 ans. Mais ils se sont apercus qu’ils perdaient de l’argent… Depuis, ils ont viré le président de la chaîne (et un tas de personnel), et ils diffusent grosso modo la même chose que les autres chaînes dites « commerciales ». Résultat : ils font de gros bénéfices.

    Au sujet de Burton-on-Trent, je te recommande vivement la série de la BBC « Great British Railway journeys », c’est excellent, ils étaient à Burton y’a 3 semaines, tu devrais pouvoir la revisionner sur le iplayer de la BBC http://www.bbc.co.uk/programmes/b00qgyv4 (ou en DVD).

    Cette série est présentée par l’ex politicien Michael Portillo, il refait les voyages de George Bradshaw à travers l’Angleterre et c’est vraiment plaisant. Quand les chemins de fer sont apparus, vers 1830-1840, et se sont développés (50 ans plus tard, ils serviront à établir le football de masse, le tourisme, etc.) y’avait aucun horaire national, etc. Aussi, Bradshaw entreprit de parcourir tout le pays, noter tous les horaires,etc. et écrire un peu sur les villes reliées par le chemin de fer.

    Au sujet des buteurs de D3 ou D4 (comme McLeod), c’est vrai que souvent ils sont injustement méconnus. Parfois, ils s’agit de types qui, à l’évidence, ne pourraient jamais réussir en D2 et à fortiori en PL. Mais parfois, il est évident qu’ils ont le niveau requis pour faire mal bien plus haut. Y’a 2 ans, je parlais de Grant Holt (alors en D3) comme d’un possible futur grand, certains ricanaient…

    Pareil pour Adam le Fondre que je suis depuis pas mal de temps vu que j’allais parfois voir Rotherham United quand je vivais sur Sheffield (je bossais à Rotherham Il était evident que ce type n’avait rien à faire en D4 (où il évoluait encore y’a 1 an), il était tellement technique et efficace. Pareil, certains se moquaient gentiment de moi... Et ben, ça a pas loupé, malgré son temps de jeu riquiqui, c’est lui qui fait monter Reading en PL sur la fin de saison !

    En parlant de Rotherham United, tu connais peut-être leur (ancien) stade, Millmoor, un truc incroyable, j’ai jamais vu des abords de stade aussi terrifiants et déglingués ! Madmax meets Detroit…

    Sur tout un côté du stade, y’avait une énorme casse auto et métaux. De l’autre, y’avait un vaste terrain vague, en béton cassé et fissuré. Derrière ce « parvis » bétonné, y’avait des rails (chemin de fer) pour le fret. Sur le dernier flanc du stade, t'avais un tas d'usines poussiéreuses, dont on savait ni trop ce qu'elles faisaient, ni si elles tournaient encore.

    Et pour parvenir au stade, fallait marcher le long d’une rue à moitié désertée, usines désaffectées, entrepôts, maisons barricadées (grille en fer), pubs abandonnés, etc. Mythique.

    Voir cette photo (et sponsorisée par… English Heritage, l’un des deux organismes chargés de préserver le patrimoine anglais) :

    http://tinyurl.com/d48hclr

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  7. « Feu » Rushden & Diamonds…

    Tu parles de York City (et cet alléchant « showdown » le 20 mai à Wembley, on pourrait bien battre le record de spectateurs pour une finale play-offs D5), tu as peut-être noter le grabuge très glamour après la demi-finale aller York-Mansfield, avec la de plus en plus médiatique Carolyn Still (chief exec de Mansfield), des supps de York et la police.

    http://www.dailymail.co.uk/news/article-2138880/Carolyn-Still-arrested-threatening-behaviour-terraces-Mansfield-away-match.html

    Quant aux Blades (je suis un Owl – j’ai longtemps vécu près d’Hillsborough), s’ils ratent la qualif directe pour la D2, ils peuvent s’en prendre à leur international gallois Ched Evans… (35 buts/42 matchs, payé 100 000 £/mois). Se faire envoyer au trou pour 5 ans (viol) en fin de saison alors que son club joue la montée, c'est ballot. Ils étaient archi favoris pour la montée directe. Evans au zonzon, la voie était libre pour les Owls, qui ne se sont pas fait prier pour s’infiltrer dans la brèche. Joli coup du parfois-décrié David Jones.

    Cependant, je ne suis pas sectaire et un retour des Blades en D2 ne me déplairait pas, le Steel City derby (j’en ai fait quelques-uns), c’est quelque chose. Enorme parcours de Stevenage, encore en D5 y’a 2 ans, qui pourrait donc monter en D2 (ça serait leur 3è montée de suite !).

    Evidemment, tous pour « Hudds » comme on les appelle communément, pas question que Milton Keynes passe (je ne les appelle pas MK Dons, pour des raisons évidentes, raisons éthiques disons).

    En plus, la ville (nouvelle) de Milton Keynes est sans charme et sans âme et remplie de vaches en béton, le bovidé étant le pathétique symbole de cette ville à l’américaine. D'ailleurs, les villes nouvelles font très fort cette saison en Angleterre : Stevenage et MK : play-offs de D3, et Crawley monte en D3 ! (2ème montée successive pour les Red Devils).

    Et pour ne rien arranger, Milton Keynes compte Alan Smith dans ses rangs (tombé bien bas après Leeds, Man United et Newcastle – il est à MK en prêt), un joueur que je ne porte pas dans mon coeur.

    Huddersfield Town est un club fascinant dont j’ai souvent parlé sur de divers forums cette saison… Because Jordan Rhodes (44 buts cette saison), Lee Clark et backroom staff (dont Terry McDermott & Steve Watson), leur série d’invincibilité record de FL – 43 matchs –, Herbert Chapman, leur 3 titres de Champion d’Angleterre consécutifs dans les années 20 – premier club à réussir cet exploit, et non pas Arsenal, contrairement à ce qu’écrivait So Foot récemment (j’avais rectifié... Lire ce petit complément d’info – sous l’article de So Foot – que j’avais fait sur sofoot.com au sujet de Chapman et d’Huddersfield, club trop souvent oublié) :

    http://www.sofoot.com/chapman-forever-151784.html

    Un club d’Huddersfield qui appartient à un personnage intéressant : Dean Hoyle (45 ans). Il y a 20 ans, Hoyle était désargenté et vendait des cartes d’anniversaire et personnalisées (que sa femme créait) dans les vide-greniers et marchés de la région de Wakefield (sud de Leeds). Puis, il monta une boutique de cartes, puis deux, puis des dizaines. Et vendit le business en 2010, pour 150 millions de £…

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  8. (partie 1)

    Salut,

    Merci pour toutes tes précisions. J'apprends un max de choses. Et je suppose que les lecteurs, et en particulier les fans de foot anglais se régalent également en te lisant.

    Au sujet de Channel 4, il me semble bien qu'ils diffusaient un match de foot italien en direct chaque dimanche, vers la fin des années 80 / début des années 90.
    Cela m'avait marqué parce que je faisais beaucoup de traversées entre Caen et Portsmouth durant ces années-là et je créchais par-ci, par-là, sur le ferry, étant très désargenté mais assez dingue de l'Angleterre pour prendre le ferry souvent en tant que piéton, me taper 8h de traversée le soir puis 8h le soir suivant. Une fois, je m'étais payé le luxe d'une chambre chez un habitant, cela devait être au début des années 90 et à la télé, j'avais été déçu de ne pas voir un match de foot anglais mais un match italien en direct sur une chaîne, qui me semble bien avoir été Channel 4 ? Le Barnet-Boro, c'était probablement sur ITV, en effet.

    A propos de Rotherham Utd, je me souviens avoir vu à la téloche, il y a quelques années, un match dans leur ancien stade Millmoor, ils devaient être en League One. Je me souviens très bien avoir capté ce match ainsi que d'autres matchs proposés en même temps via les relais par satellite que l'on appelle feeds et qui ne sont pas censés être connus du public et qui permettent d'alimenter les chaînes. Voir sur ce site :
    http://www.satelliweb.com/index.php?section=archivesfres&type=Sport - Football

    J'ai mis ma parabole de côté ces dernières années et je passe plutôt par le net pour mater des rencontres anglaises, encore que l'on ait rarement l'opportunité de voir des matchs de divisions inférieures, à part au moment des play-offs.
    (à suivre)

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  9. (partie 2)

    J'ai en souvenir de Millmoor, un petit stade avec une ambiance fantastique, hallucinante comme j'avais rarement entendue. J'étais à cent lieues d'imaginer qu'il y avait autour du stade (c'est fou, cette photo que tu as mise en lien), on dirait l'apocalypse tout autour.

    Le Don Valley Stadium avec sa piste d'athlétisme, ce n'est plus du tout ça au niveau ambiance. Plus rien à voir avec ce que j'avais constaté au Millmoor. J'aime moins également le style de jeu de Rotherham. Il y a encore deux, trois ans, ils jouaient comme des morts de faim, en mitraillant de partout, en balançant dans la surface à toute occasion, concluant dela tête, à l'anglaise, et en jouant fréquemment la longue balle. De tout ce que j'en ai vu ces derniers temps, cela ne m'avait pas emballé. J'avais lu que l'équipe avait été totalement remaniée en début de saison, je crois. Mais j'ai bon espoir qu'ils redeviennent une équipe de morts de faim depuis que l'excellent Steve Evans a délaissé son Crawley Town (monté sans lui) pour les reprendre en main !

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  10. (partie 3, suite et fin)

    Ce soir, je me suis maté l'intégralité de la deuxième mi-temps de Stevenage vs Sheff Utd et ils auraient pu jouer dix heures de plus que le score serait resté à 0-0. Les Blades avaient la maîtrise technique, ils étaient sûrs d'eux en défense mais à côté de leurs pompes, en attaque. Stevenage jouait comme d'hab, son rôle du giant-killer, en centrant un maximum "in the box" mais ils ne trouvaient pratiquement jamais leurs attaquants. De toute façon, il n'y avait jamais surnombre en attaque, car eux aussi, ils étaient bien campés en défense.
    Cette saison, Sheffield Utd n'a pas été en mesure de battre Stevenage et le 28 avril dernier, ils avaient été accrochés 2-2 à Bramall Lane, ce qui avait permis à Sheffield Wednesday de les passer au classement à deux journées du terme.

    Décidément, ça me poursuit de supporter des équipes dont les attaquants finissent en cabane. Ched Evans de Sheffield Utd et avant cela, Lee Hughes qui avait fait 3 ans alors qu'il jouait pour West Brom. J'aimais beaucoup les Baggies à cette époque, sous la houlette de Megson, ils jouaient à l'ancienne.

    Je continue d'écrire "MK Dons" parce que je tiens à ce que l'on rappelle d'où vient Milton Keynes. Ils sont là grâce aux Dons. Je souhaite qu'ils jouent un jour dans la même division que Wimbledon, ce serait tellement symbolique. Milton Keynes, c'est une sorte de Cergy-Pontoise qui aurait délocalisé Créteil, par exemple ! J'espère que Rhodes sera dans un grand jour et qu'Huddersfield va nous les sortir, ces faux Dons ! Belle équipe que celle d'Huddersfield. J'avais été très triste de les voir perdre en finale de play-offs contre Peterborough la saison dernière. Ils jouent un foot direct comme je l'aime, et le McAlpine Stadium est magnifique.
    Incroyable histoire que celle de Dean Hoyle. Je lui souhaite la même réussite avec Huddersfield qu'avec ses cartes. Encore que si les "Terriers" doivent jouer les "Blades" en finale de play-offs, je vais être très partagé ... tout comme je vais l'être pour la finale de play-offs pour la montée entre West Ham et Blackpool. Allardyce et Holloway sont deux types que j'apprécie beaucoup et ça me fait mal de penser qu'un des deux va repartir battu de Wembley ...

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  11. De rien pour les précisions et autres anecdotes.

    Oui, pardon, Channel Four a diffusé du foot italien par le passé, dont une excellente émission sur le foot italien, Calcio Italia ou Football Italia (le samedi matin), présentée par le non moins excellent James Richardson.

    J’adorais cette emission, je ne la ratais jamais. Malheureusement, comme je l’écrivais, le virage de cette chaîne (course à l'audience) a fait qu’ils ont arrêté l'émission y’a quelques années.

    Feu Millmoor était probablement le pire environnement d’Angleterre pour un stade mais dans le genre, on a eu aussi, entre autres, le regretté EASTVILLE Stadium (ex stade des Gasheads de Bristol Rovers, jusqu’en 1986 – il est depuis rentré au Panthéon des stades mythiques-pourris).

    Ce stade était coincé entre une énorme usine à gaz qui puait, des autoroutes qui touchaient presque le stade et une rivière à crue ! Assez incroyable et folklorique ce stade, l’autoroute (la M32 il me semble) passait quasiment AU-DESSUS d’une tribune...

    Le stade servait à tout : cricket, rounders (sport anglais style base-ball), concerts, etc. Je te raconte pas l’état de la pelouse !

    On y organisait aussi des courses de lévriers, du speedway dans les années 70 (courses de moto) et même des foires et des marchés géants le dimanche ! (style « car boot sales »).

    Pour couronner le tout, Eastville se situait donc aussi au bord de la rivière Frome, qui inondait régulièrement le stade. Faut dire que ce stade se trouvait sur une zone marécageuse…

    Evidemment, ce stade puait le gas, et apparemment y’a toujours une odeur de gas dans ce coin. D’où le surnom du club (The Gas ou Gasheads – au départ une insulte de City récupérée par les supps Rovers). On les appelle aussi The Pirates (leur écusson est cool).

    En 1980, un incendie détruisit une partie du stade, et Rovers dut s’exiler à Bath. Puis, le stade fut démoli et le terrain racheté 2 millions £ par une chaîne d’hypers puis revendu à IKEA.

    Le géant suédois laissa un ancient pylone du stade sur place, et s’en servit pour accrocher une enseigne géante pour faire leur pub. Mais le pylone fut démonté en 2003.

    Étonnamment, à l’arrière d’IKEA, y’a encore le Eastville Social Club, un “boozer” pas cher (imposé comme condition à la construction du magasin).

    Procure-toi les indispensables « Football grounds from the air » de Ian Hay et « Lost League football grounds » de M. et D. Heatley. Y’en a d’autres mais commence par ceux-là.


    Avec toutes ces incessants changements de nom de stade, dur de suivre (celui des Terriers s’appelle le Galpharm depuis le milieu des Nougthies). Y’a un jeu sympa à faire pour tester ta connaissance des stades de Football League (et ta géographie anglaise !) :

    http://www.football-league.co.uk/gameswide/20101001/football-league-ground-location-game_2293554_1832558

    Incroyable histoire en effet que celle de Dean Hoyle. C’est en fait pour 350 millions £ qu’il a vendu son business (Card Factory) en 2010, c’est sa plus-value qui s’est montée à 150M. Assez de spondoolicks (£) pour avoir gardé Jordan Rhodes cette année…

    C’est d’autant plus dingue son histoire à Hoyle que ça fait des années qu’on nous dit que le business des cartes, c’est fini, c’est pas écolo, que les gens préfèrent envoyer des e-cards, etc. Tu parles !

    Moi, je déteste Allardyce… Sa réputation dans le milieu est pourrie. Tu te souviens peut-être du Panorama de septembre 2006 sur les « bungs » dans le football – paiements illégaux – un truc qui avait fait du bruit en Angleterre (surtout avec l’affaire Mike Newell au même moment, cet entraîneur de Luton et « whistleblower » qui avait dit haut et fort qu’il en avait marre de la corruption dans le football. Il brisa ainsi un terrible tabou et fut placardisé par le milieu. Il est aujourd’hui au chômage…).

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  12. Je viens de trouver cet émouvant petit clip sur Eastville, datant de 1979 (Rovers, alors en D2). On y voit bien la piste de course de lévriers :

    http://www.youtube.com/watch?v=sBkEdBCppk0

    On voit bien aussi le prix du billet dans l'une des tribunes au début du clip : 1,30 £...

    Ça correspond à mes souvenirs de prix du billet pour mes premiers matchs en Angleterre à partir de 1981 (je payais aussi 15 francs pour le Parc des Princes vers 1980) mais c'est toujours assez surréaliste de voir des tarifs pareils. Pas tellement par rapport à la plupart des clubs de Premier League, hors Londres (j'estime que 25 £ au Stadium of Light n'est pas exagéré) mais par rapport à la Football League, surtout divisions inférieures, et sa politique de prix démentielle (20 £ pour voir de la D4, c'est fort). Cela dit, la billetterie est la ressource principale des clubs de Football League (droits TV faibles, seulement 4M £/an pour les clubs de FL qui palpent le plus).

    Y'a quelques mois, un vieux supp de Sunderland (mon club) me racontait qu'il payait 30 pence y'a quarante ans à Roker Park, l'ancien stade des Black Cats ! (alors en D2)

    Un Roker Park (que je n'ai pas connu) réputé nationalement alors pour son « Roker Roar ». Une ambiance de feu depuis longtemps évaporée...

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  13. (partie 1 de ma réponse)

    J'aime beaucoup Allardyce et Holloway mais pour des raisons très différentes.
    Holloway, je n'aime pas du tout sa philosophie de jeu mais humainement, c'est un type génial, attachant avec des déclarations gigantesques. Pour les mêmes raisons, j'apprécie beaucoup également des gens comme Gordon Strachan ou pour la France, Jean-Marc Furlan. Même si pour ma part, je suis un fan du jeu défensif, bourrin, physique, de la longue balle, du "set pieces", des rushes individuels, des longues touches, du jeu aérien, direct, pour résumer, je suis un adepte de la philosophie d'Egil Olsen (même s'il avait relégué mon cher Wimbledon FC, j'assume) je déteste le foot de Cruyff, le total football, et je suis pour que chacun ait des qualités spécifiques à chaque poste.
    Quant à Allardyce, je suis conscient de ce que tu écris mais d'un point de vue du jeu, je me régale avec les équipes qu'il met en place. J'étais très fan de son rugueux Bolton et je suis en phase avec ses joueurs fétiches, du style Kevin Nolan. J'aime bien le travail qu'il a réalisé avec West Ham que j'aime à nouveau voir jouer alors que je les détestais comme pas possible lors de leurs dernières saisons en Premier League. Pourtant, je les aimais beaucoup, à la bonne époque de Julian Dicks, Marc Rieper, Ludek Miklosko, etc..

    C'est clair que Channel Four est hyper ennuyeux à présent, pour les fans de sport et de foot en particulier. Ca m'avait complètement surpris, cette émission consacrée au calcio avec ce match en direct du dimanche, cela laissait préssentir le Chelsitalia de Gullit, Vialli, Zola et maintenant, di Matteo. Hélas. J'aime bien le foot italien mais en Italie, je n'aime pas trop le mélange des genres. Encore que l'excellent match défensif du Chelsea version di Matteo contre le Barça, m'a beaucoup plu.

    Excellente anecdote à propos de l'ancien stade des Bristol Rovers. En effet, j'ai vu ton lien, c'est quelque chose, Eastville et alors quand il fait mauvais temps, c'est encore plus flippant ! Je ne les ai jamais beaucoup aimés, les Rovers par contre j'adore leur rival, Bristol City. Cette saison, ils m'ont régalé.

    (à suivre)

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  14. (partie 2, suite et fin)

    Dean Hoyle doit faire la fête en ce moment. Super victoire des siens en début d'après-midi sur la pelouse de Milton Keynes (0-2). J'ai maté le match en intégralité et encore une fois, Jordan Rhodes a été super. Nouveau but de la tête, je crois même qu'il était dos au but et qu'il savait précisément qu'il allait la mettre sur le côté droit des buts. Et puis super but de Jack Hunt en seconde période, qui place un tir du gauche magistral.
    Côté MK, Lewington (il fait un peu sosie de Mark Zuckerberg) a manqué une énorme occase d'égaliser en début de seconde période en étant à trois mètres des buts et en trouvant le moyen de tirer en plein sur le gardien. Même moi, j'aurais marqué le but. MK Dons joue pas mal, ils ont une bonne assise sur le jeu et de temps en temps, ils envoient des longs ballons. Le seul problème est que leurs attaquants sont assez mauvais. Il leur faudrait un bon buteur. Le seul qui a été bon chez eux, c'est Jabo Ibehre, qui a placé une super tête à la 96ème minute (il n'est jamais trop tard pour bien faire). Le problème est qu'il a ... 39 ans. Et puis ils manquent d'agressivité, de mordant. Quand on pense qu'ils sont les successeurs du Wimbledon FC ...
    Robinson fait quand même du bon boulot. J'ai été surpris de voir Winkelman, le proprio, tout sourire, du début à la fin du match, malgré la débâcle. Le type a une vision sur le long terme, ça semble évident et il semble satisfait que ses MK Dons se soient consolidés comme une équipe de haut de tableau de League One depuis plusieurs saisons. Je ne lui en veux pas vicéralement autant que d'autres fans des Wombles lui en veulent d'avoir délocalisé Wimbledon à Milton Keynes. Car déjà, avant lui, Sam Hammam ne cessait d'en parler et il avait même envisagé de délocaliser le club en Irlande. Je me souviens d'une caricature de la presse où on voyait Vinnie Jones en Irlande, en pleine nature, et ils l'avaient dessiné avec une massue à la main, comme s'il avait été l'homme de Cromagnon ! Et puis il y avait une ambiance pas terrible à Selhurst Park, les dernières saisons de Premier League, le public était de plus en plus maigre et il était exigeant, il sifflait régulièrement les joueurs et le coach. La délocalisation leur pendait au nez, d'autant que Selhurst était le stade de Crystal Palace et pas celui de Wimbledon. Maintenant, Wimbledon a retrouvé une équipe et un stade bien à lui, c'est très bien ainsi et je pense qu'hélas, ils ont vocation à demeurer une équipe de 4ème division d'un quartier londonien, au même titre que Dag&Red ou Barnet (qui est une ville de banlieue plus exactement). La seule chose qui peut permettre à Wimbledon de retrouver les sommets malgré un budget dérisoire, ce serait de renouer avec l'esprit du Crazy Gang, mais je ne crois pas qu'ils soient prêts pour ça. Il faut leur laisser le temps de s'établir en Football League et peut-être qu'avec le temps, ils y penseront de nouveau. En ce qui me concerne, j'ai une certaine nostalgie et je leur souhaite de ne plus quitter la Football League, mais je n'irai plus les supporter à Kingsmeadow. Je n'irai que s'ils renouent avec l'esprit du Crazy Gang. Mais à jeu égal avec d'autres équipes, j'aurai toujours une préférence pour eux, cela va sans dire et ça me ferait de la peine de les voir retomber en Conference.

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  15. J’ai bien sûr jubilé comme pas possible de voir Milton Keynes se rétamer de la sorte. Malheureusement, les buts ne comptent pas double en play-off, mais je vois mal les bovidés renverser la vapeur mardi soir devant plus de 20 000 spectateurs au Galpharm.

    Que ces usurpateurs d'identité, ces vulgaires Rocancourt du ballon rond croupissent en D3. Sait-on jamais, les vrais Dons les retrouveront peut-être un jour en D3 pour disputer le Mother and Father des chocs historiques de Football League.

    Encore un Jordan Rhodes hyper efficace, belle tête décroisée, son 45ème but en 51 matchs cette saison (en comptant ses matchs pour les Espoirs écossais – bizarremment, il est sélectionnable pour l’Écosse, il n’a aucun parent écossais mais ses dix ans de scolarité là-bas à suivre son footballeur de père – aujourd’hui entraîneur des gardiens à Wednesday – lui ont permis d’être sélectionnable chez les Jock).

    J’ai effectivement eu une grosse frayeur à la 96è minute, sur la tête d’Ibehre (il n’a pas 39 ans, mais 29 – c’est le gardien d’Hudds, Ian Bennett, le quadra dans l’histoire, beau réflexe).

    Superbe coup de Crewe contre Southend dans les play-offs de D4, quelle sacrée remontée au classement pour Crewe depuis la démission du légendaire Dario Gradi en novembre dernier !

    Gradi est, rappelons-le, l’ex manager de Wimbledon au tout début de leur entrée en Football League (c’est pas lui cependant qui les fit monter en FL) et ex deuxième plus vieil entraîneur de League football, 70 ans, avec Alex Ferguson, au moment où Siralex fêtait ses 70 piges y'a six mois. Siralex avait d'ailleurs rendu hommage à Gradi.

    Début novembre 2011, Crewe était encore 18è, et puis à la faveur d’une fin de saison canon (invaincus sur les 15 derniers matchs), les Railwaymen ont arraché leur place en play-off. Ironiquement, le dernier club à avoir battu Crewe, en février 2012, était les Shrimpers de Southend. Belle revanche aujourd’hui donc des Cheminots.

    Excellent pour ce mini-club désargenté mais au centre de formation phénoménal. Dont le dernier joyau : Nick Powell. 18 ans, et convoité par les plus grands, tels Arsenal, Chelsea, Everton, Man United... Mais c’est vrai qu’avec Dario Gradi (au club depuis presque 30 ans) désormais en charge du centre de formation, pas de souci à se faire.

    http://www.bbc.co.uk/sport/0/football/17665241

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  16. J’aimerais profiter de cette fin de saison pour saluer une légende du football britannique (je sais, le terme « légende » est souvent tristement galvaudé mais nullement dans ce cas), un joueur qui vient de prendre sa retraite définitive : Graham Alexander. Un type à l’esprit et à la longévité remarquables.

    Il y a deux semaines, « Grezza » (ou « Alexander the Great »), défenseur/milieu défensif, disputait son dernier match, pour Preston North End (D3) contre le leader Charlton. Il a même marqué sur un superbe coup-franc tout en roublardise, à la 91ème minute (2-2).

    http://www.youtube.com/watch?v=-7cuv_W31Ao

    http://www.lep.co.uk/sport/football/preston-north-end-news/grezza-a-true-pne-legend-1-4499178

    Et alors, qu’a ce joueur de si particulier me demanderez-vous ?

    Et bien, primo, son âge, pas banal pour un joueur de champ : presque 41 ans ! Il a joué pour 4 clubs, dont 2 du Lancashire (Burnley – notamment durant leur saison de Premier League – et Preston).

    Deuxio, il a disputé… 1024 matchs professionnels ! Sa carrière commença en décembre 1988 (avec l’équipe première de Scunthorpe, alors en D4).

    Seul un autre joueur de champ a réussi cet exploit des 1000 matchs professionnels dans l’histoire du foot anglais : Tony Ford, 1975-2001, 1 073 matchs (D2 et en-dessous).

    Citons aussi le mythique Steve Claridge qui s’en approche aussi, carrière interminable, de 1983 à 2009 ! L’ex attaquant de PL – Leicester – et d’une bonne vingtaine de clubs a aussi disputé plus de 1 000 matchs, mais certains en semi-pro, au début et à la fin de sa très longue carrière, qu’il termina à 43 ans.

    Chez les gardiens, Peter Shilton est aussi bien sûr parmi les heureux du mini-club des 1 000, carrière de 1966 à 1997. Il raccrocha les gants à l’âge canonique de 47 ans, alors à Leyton Orient, peu après le rachat du club par l'excentrique Barry Hearn (Shilton se serait d’ailleurs fait virer d’Orient car, la rumeur courut, « il n’arrivait plus à dégager le ballon assez loin ». Il avait fait le forcing pour atteindre les 1000 matchs coûte que coûte et ça avait un peu fait grincer des dents, style Teddy Sheringham, dans la catégorie des joueurs quadras qui ne voulurent jamais arrêter et qu'on dut sortir manu militari du stade...).

    Tercio, Alexander a marqué 130 buts ! Pas mal pour un défenseur polyvalent (il a parfois joué au milieu aussi).
    Certes, plus de la moitié de ces buts sont des penalties.

    Car, autre truc invraisemblable, Alexander est même l’un des meilleurs tireurs de pénalty de l’histoire du foot anglais (avec Matt le Tissier) : 81 réussis sur 86 tentés !

    Ses pénos avaient d’ailleurs une caractéristique, il les tirait souvent puissamment de l’extérieur du pied ! Il faut dire qu’il passait souvent une heure après chaque entraînement à les pratiquer, souvent de l’extérieur dans le petit filet ou lucarne.

    Un jour de printemps 2010, Téléfoot, dans son zapping, montra Alexander marquant donc un de ses pénos non conventionnels (Hull-Burnley je crois) avec le commentaire de footix suivant :

    « Et regarder ce joueur dévisser son pénalty, qui va en lucarne. »

    Quelle bande de crétins à Téléfoot quand même !

    Alexander été sélectionné 40 fois par l’Ecosse (sur le tard) et était de ces deux matchs cauchemar contre la France en 2006 et 2007.

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  17. (partie 1/2)

    Tout d'abord, merci d'avoir rectifié à propos de l'âge d'Ibehre. Voici une preuve que je suis définitivement irrécupérable en anglais et c'est comme ça qu'après, je finis par écrire des trucs faux.
    Si comme moi, tu as suivi le match via Sky Sports, le commentateur avait salué l'exploit du gardien et la fantastique tête d'Ibehre puis parlé d'un âge de 40 ans (forty). Comme j'avais vu Ibehre entrer en jeu en fin de match, j'ai tout de suite pensé que c'était lui le quadragénaire.
    Comme j'essaie quand même de me vérifier avant d'écrire des trucs (mais sans être à 100% imperméable aux inexactitudes) je tape son nom dans Google, je trouve sa fiche sur Wikipedia et je vois qu'il est né en 1983. Je me dis, tiens, c'est bizarre, ils ont exagéré d'un an son âge, et pour moi de 83 à 2012, il y avait 39 et pas 29 ...
    Et voilà comment on tombe dans le panneau. Je n'ai même pas pensé qu'ils pouvaient parler du gardien d'Huddersfield alors qu'il est fréquent que les portiers aient la quarantaine.

    Bon, en tout cas, ça me permet de changer autre chose dans mon précédent commentaire : je saluais le bon travail du coach Robinson, mais je retire partiellement ce que j'ai écrit parce que quand je vois les qualités athlétiques de Jabo Ibehre, sa tête phénoménale en fin de match, je me demande pourquoi ce gars-là ne fait pas le match en entier et ne dispute pas plus de matchs avec MK ? Bon, après, je connais mal cette équipe et ce joueur alors peut-être aussi que le gars est trop irrégulier ou souvent blessé, etc..

    En tout cas, mea culpa, c'est zéro pointé pour moi dans la langue de Shakespeare et en calcul mental ! Heureusement que je ne repasse pas le bac, je le râterais !
    Et puis j'ai commis une autre inexactitude, le stade d'Huddersfield s'appelle désormais le Galpharm stadium et plus McAlpine stadium, bien vu !

    A part ça, très décevant, l'ambiance à Milton Keynes. On voit le côté ville nouvelle sans âme ... Même 4000 supporters de Wimbledon auraient mis plus le feu.
    (à suivre)

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  18. (partie 2/2)

    Crewe est effectivement indissociable de Dario Gradi, c'est un peu comme ce que fut Suaudeau à Nantes ou Roux à Auxerre ! En tout cas, pour être un lecteur régulier des tabloïds dont j'adore les pages centrales très fournies en foot, il y est souvent cité et associé à Crewe. Il doit être bien heureux de les voir refaire surface.
    Mais je vais être honnête : je les ai toujours détestés et même si leur contribution pour le foot anglais est grande. C'est le genre d'équipe à abuser des passes courtes, ce qui n'est pas du tout ma conception du foot anglais. Je n'ai donc pas regardé ce play-off et chaque fois que j'ai vu des matchs avec Crewe, cela m'a déprimé. Par contre, je viens de me regarder la fin de l'autre play-off entre Cheltenham et Torquay. Très divertissant mais hélas, 2-0 pour Cheltenham. Résultat très décevant et fin de match très frustrante pour moi qui adore Torquay qui joue vraiment à l'ancienne. Comme tu le précisais, dans ces allers-retours, les buts inscrits à l'extérieur n'ont pas plus d'importance que ceux inscrits à domicile, dans le décompte final. Donc, si Torquay l'emporte 3-1 au retour, ce ne sera pas éliminatoire après 90mn. J'ai bon espoir qu'ils renversent la vapeur. Mais en finale à Wembley, gros avantage pour Crewe qui est l'équipe en forme du moment et qui devrait passer Southend, je pense.

    Saluons donc Graham Alexander, c'est rare d'aller si loin en âge et jouer encore à ce niveau. En D2 à Burnley, la saison passée et cette saison, chez un Preston fantômatique, un étage en-dessous. Et le gars qui marque pour son dernier match. Une légende, quoi. Et puis quand t'as un spécialiste des pénos comme ça, c'est précieux ! Montpellier serait déjà à l'abri ce soir au lieu de trembler contre Lille, s'ils avaient eu un gars comme lui dans leurs rangs, notamment contre Evian/Thonon/Gaillard !

    Pour demain, je prépare une surprise sur le blog. Le 14 mai, c'est un jour particulier. Allez, si je vous dis "la victoire du Mal contre le Bien ?" ça vous rappelle quoi ?
    Rendez-vous lundi pour le savoir avec des vidéos géniales trouvées sur Youtube !! J'espère qu'ils ne les effaceront pas d'ici là !

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