dimanche 6 février 2011

Holloway hanté depuis 23 ans par son défunt père

(c) mirrorfootball.co.uk

C'était un Ian Holloway émouvant qui s'est confié cette semaine, à Mirrorfootball. Le coach emblématique de Blackpool, célèbre pour ses sorties médiatiques : tant pour ses coups de gueule, que ses formulations pleines d'humour, d'enthousiasme, d'originalité, a ainsi révélé une autre face de sa personnalité à la presse.
Il a expliqué avoir été considérablement marqué par le décès de son père, il y a 23 ans, et n'avoir véritablement réussi à en faire le deuil, que le mois dernier.
Ainsi, il s'était assis en janvier de cette année, face à son ordinateur portable et avait écrit une lettre à son père, lui demandant pardon. Il avait voulu le faire pendant près d'un quart de siècle, mais les mots lui avaient manqué, comme pris au piège dans son esprit.
Holloway combat cette saison pour maintenir le club de Blackpool parmi l'élite, contre vents et marées, avec un budget dérisoire, mais "Ollie" est en proie à un autre combat, un combat intérieur : la nécessité de faire le deuil des dernières heures de son père.
Holloway adorait son père, un ouvrier de fonderie, un homme aimé par tout le monde.
Il mentionne son influence presque tous les jours.
Son père lui avait appris à parler aux gens et non pas sur eux. Il lui avait dit d'être direct et honnête, d’être lui-même.

(c) dailymail.co.uk / Andy Hooper

En 1987, à l’âge de 59 ans, son père avait eu de graves problèmes cardiaques et avait dû être réanimé à deux reprises à l'hôpital.
La deuxième fois, il savait que son heure était venue et sa famille était restée au chevet du patriarche tout au long de la nuit. À l'aube, sa respiration devenait de plus en plus difficile.
«C'était terrible, ce souffle rauque, et chaque fois, vous vous demandiez si c'était le dernier, se rappelle Ian Holloway. En fin de compte, je ne pouvais plus le supporter. Je me suis dégonflé. J'ai dit à ma femme, Kim, que je devais rentrer à la maison. J'ai embrassé ma mère et mon père sur le front puis nous sommes partis. Une demi-heure plus tard, le reste de la famille est venu à la maison et a dit qu'il était mort en paix (…) Je suis allé au lit pour quelques heures et j'ai joué ce soir-là pour Bristol Rovers contre le club de Rugby dans un replay de FA Cup. J'ai joué comme si papa était dans mes chaussures et nous avons gagné 4-0.
J'ai eu un gros problème depuis, un énorme problème. Je l'ai jamais dit, mais j'ai toujours eu ce nœud dans ma tête, me dire que j’aurais dû rester (…) Une partie de moi se sent un peu lâche, ne se sent pas l'homme qu'il aurait voulu que je sois (…) Il y a quelques jours, j'ai effectivement écrit une lettre pour lui sur mon ordinateur et je lui ai dit pourquoi maintenant : "J'espère que tu respectes ma décision", lui ai-je écrit "Je me suis senti coupable pendant toutes ces années, mais j'ai bien joué ce soir-là, soit dit en passant et nous avons gagné et ma carrière a débuté et j'espère que tu me pardonneras. Mais cela ne fait pas moins de moi un homme parce que je n'avais pas envie d'entendre ton dernier souffle"»

Holloway est lui-même un père de quatre enfants, William, 22 ans, les jumelles Chloé et Eve 21 ans, et Harriet, 19 ans.
Et par une ironie cruelle, les filles du plus éloquent et passionné orateur de la Premier League sont nées atteintes de surdité profonde et ne peuvent pas parler.
Holloway vient de faire venir ses filles et son épouse près de lui à Blackpool, parce qu'il ne pouvait pas supporter d’en être séparé.
«Je ne peux pas fonctionner sans mes enfants, (…) évidemment je ne peux pas leur téléphoner. Je ne peux pas leur parler. (…) Il n'y a rien comme être avec eux. (…) Certaines personnes disent que je parle beaucoup, mais je pense que je parle pour tous ceux qui ne peuvent pas»

(c) breakingfootballnews.com

Surtout, Ian, continuez de vous exprimer avec votre verve habituelle lors des conférences de presse, et bonne chance pour maintenir Blackpool en Premier League.
Rien que pour continuer de voir et écouter le plus sympathique des coachs de Premier League !

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