dimanche 20 février 2011

Hommage à Nereo Rocco (20/05/1912 - 20/02/1979)

Helenio Herrera et Nereo Rocco, deux maîtres du catenaccio, avant un derby Inter vs Milan, lors de la saison 1967-68

C'est un 20 février que Nereo Rocco nous avait quittés.
Né à Trieste en 1912 en tant que Nereo Rock (son grand-père était autrichien, ayant quitté Vienne pour immigrer à Trieste) il avait dû italianiser son nom en Rocco en 1925, à l'arrivée de Mussolini, afin de pouvoir trouver du travail.
Dans sa carrière de joueur, il joua ailier, principalement à Trieste, au Napoli et à Padoue. Il disputa en onze années de carrière, 287 matchs en championnat d'Italie, y inscrivant 69 buts. Il fut également appelé à une occasion en équipe d'Italie lors de l'année 1934.
Il fut le premier entraîneur à avoir proposé à l'Italie, le catenaccio, et à avoir rencontré beaucoup de succès. Dans le reportage ci-dessous sur Rai Tre, qui lui était consacré, rendez-vous à partir de la 3ème minute pour une explication dans la langue de Dante (mais aussi celle - pas très propre - de la Cicciolina) sur le catenaccio qui devrait néanmoins vous être intelligible même si vous ne parlez pas couramment l'italien : 


Nereo Rocco, malgré la pression populaire, persistait à croire en son schéma qu’il continua d’appliquer en série B. Tout d’abord avec le club de Trévise en 50, avec lequel il fut invaincu pendant 2 ans à domicile, puis de nouveau à Trieste pour un retour éclair infructueux, et enfin à Padoue, club sans moyen qui lui donna carte blanche. Cette équipe surnommée « squadra dei Panzer » atteignit des résultats inespérés : une montée en série A en 55 et une troisième position  historique en 58. Avant le début d’un match, un journaliste lança : « que le meilleur gagne » auquel Rocco répondit spontanément : « espérons que non ». Cette citation rentrée dans la légende est pourtant trompeuse. Au fil des ans, les bons résultats  permirent au club d’attirer des joueurs huppés, rendant le système de plus en plus efficace  en contre attaque. Son schéma défensif en 1-3-5-1 permettait sans arrêt de basculer en 1-3-3-3 lors des phases offensives, avec deux ailiers chargés de faire des percées et de servir l’avant centre, qui faisait office de tour de contrôle. Avec le suédois Hamrin dit « l’uccelino » -petit oiseau- sur le coté et le puissant Brighenti en finisseur, Padoue infligea  un mémorable 6-3 au Genoa en 58. Ainsi, le «Padoue des miracles» qui  ne se contentait pas de défendre, commença à imposer son style. Dès lors, le système ne fut plus considéré comme l’apanage des petites équipes, il pouvait aussi servir les grandes causes.
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Pour beaucoup d'intellectuels, "le catenaccio, c'était la lutte des classes" ou comment triompher des équipes les plus riches, les meilleures sur le papier, par ce style de jeu.

«Gianni Brera disait que le catenaccio était lié au caractère des Italiens, un caractère dur, de paysan, de terrien. Le catenaccio constituait l'équivalent du rugby dans le football. C'était la lutte des classes : on était faible et on devait se défendre» (Antonio Negri)
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Comme il est dit dans le reportage, Rocco n'avait que faire de cette politisation, de cette intellectualisation du catenaccio et il rejoignait ensuite le Milan et lui permettait d'écrire l'une des plus belles pages de l'histoire du club, en remportant en 1962 le championnat d'Italie et en 1963 leur première Coupe d'Europe des clubs champions. Après une escapade au Torino où il y obtenait les meilleurs résultats du club depuis 1948 (et le drame de Superga), il retournait au Milan où il remporte de nouveau le championnat et une coupe des Coupes en 1968 puis leur seconde Coupe d'Europe des clubs champions en 1969. Il quittait le club milanais en 1973 en remportant également la coupe intercontinentale, la coupe d'Italie et une autre coupe des Coupes. Après une année à la Fiorentina, il décidait en 1974 de mettre fin à sa carrière d'entraîneur. En 1977, il devenait directeur technique du Milan et assistant de l'entraîneur suédois Nils Liedholm. Il mourrait le 20 février 1979 dans sa ville natale à Trieste.
Le 18 octobre 1992, le nouveau stade de Trieste a été baptisé Stadio Nereo Rocco.

Petite anecdote un peu plus contemporaine : à l'âge de 10 ans, le père de Paolo Maldini lui donnait le choix entre l'Inter et le Milan, et c'est ce dernier choix qu'avait fait Paolo. La légende raconte, que, lors des essais, Nereo Rocco serait allé chercher une licence en courant tant il fut impressionné par le jeune fils de Cesare.

Merci à wefoot.com et à wikipedia dans lesquels j'ai pas mal pompé pour cet article et sans qui je serais beaucoup plus vieux !

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nereo_Rocco
http://it.wikipedia.org/wiki/Nereo_Rocco
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paolo_Maldini
http://www.liberation.fr/hors-serie/010152058-en-italie-le-catenaccio-c-etait-la-lutte-des-classes
http://www.wefoot.com/2010/05/mais-qui-es-tu-catenaccio/

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