mercredi 16 mai 2012

C'était Plough Lane


Deux jours après avoir fêté les 24 ans de la victoire en Cup de l'équipe de Wimbledon contre le grand Liverpool, nous revenons aujourd'hui sur la fantastique épopée des Dons pour leur premier championnat disputé en division majeure en 1986-87, il y a précisément un quart de siècle.
A cette époque, le club jouait à Plough Lane, un stade vétuste de près de 15 000 places qu'il occupait depuis 1912. Sous la houlette du coach Dave Bassett, les Dons avaient remonté 3 divisions en seulement 4 saisons, si bien qu'on les surnommait régulièrement "les météores". Beaucoup de spécialistes les voyaient relégables en fin de saison et après une première défaite à Maine Road contre Man City qui leur donnait raison, le promu Wimbledon allait - contre toute attente - remporter 4 matchs consécutifs et se hisser en tête du championnat d'Angleterre, après 5 journées.

Un très bon reportage de la BBC (issu de l'émission sportive "BBC Grandstand") retraçait cette formidable saison qui voyait les Dons terminer 6ème, malgré un budget dérisoire, un stade vieillot, mais un style, une mentalité, une humilité et un engagement très particuliers :


Les temps forts du reportage : les causeries du coach dans les vestiaires, l'arrivée du jeune Vinnie Jones dans l'équipe, la longue discussion entre Bassett et son meilleur joueur Fashanu au bord d'une plage portugaise (on peut imaginer cette mise en scène pour les besoins du reportage), l'équipe en stage commando ou encore les interventions lucides du président Sam Hammam.

En complément, et dans la même veine, nous vous recommandons deux autres reportages visibles sur Youtube (à chaque fois, en version originale non sous-titrée, mais qui se comprennent aisément, même si vous ne maniez pas parfaitement la langue de Shakespeare) :
- The Club Show / Wimbledon FC (Sky Sports, 1993) :
http://www.youtube.com/watch?v=nQh_LAiZtoE
- The Wimbledon FC phenomena (LWT/ITV, 1993) :
http://www.youtube.com/watch?v=tk5pqwzEJuA

Quant à Plough Lane, les Dons quittaient ce stade vétuste en 1991, pour partager celui de Crystal Palace, Selhurst Park. En effet, des nouvelles normes de sécurité dans les stades (comme l'obligation des places assises) auraient engendré des coûts très élevés pour raffraichir Plough Lane. Le stade allait néanmoins accueillir les réserves de Wimbledon et Crystal Palace jusqu'en 1998, quand Sam Hammam le vendit à Safeway qui souhaitait y construire un supermarché. Mais les résidents s'opposèrent à ce projet et Plough Lane fut néanmoins détruit et cédé aux maisons David Wilson en 2002. 570 appartements allaient être construits jusqu'en 2008, tout en respectant l'histoire du site. Ainsi, les six immeubles se nomment à présent "Bassett House", "Batsford House", "Cork House", "Lawrie House", "Reed House" et "Stannard House". Le site s'est appelé "Reynolds Gate" en hommage à un ancien goleador du club des années 50-60, l'irlandais Eddie Reynolds.

Sources :
http://en.wikipedia.org/wiki/Plough_Lane
http://en.wikipedia.org/wiki/Grandstand_(TV_series)
http://en.wikipedia.org/wiki/Eddie_Reynolds

2 commentaires:

  1. Kevin Quigagne18 mai 2012 à 02:25

    Au sujet de la récente (et excellente) émission TV d’Amal Fashanu, j’aurais dû préciser « le tabou de l’homosexualité dans le football » bien sûr. J'imagine que cette émission est revisionnable quelque part sur Internet, peut-être youtube, à voir en tous cas.

    Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'AFC Wimbledon, ces 2 clips relativement récents (2007 & 2008) :

    http://www.youtube.com/watch?v=rm_83rauUDg

    http://www.youtube.com/watch?v=sSVbNXJ_RMk&feature=related

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  2. Merci pour toutes ces infos et en particulier au sujet de Sam Hammam. Cela me fait penser que quand j'étais sur Paris, je déjeunais de temps en temps dans un resto libanais de la chaine Noura, une nourriture succulente que je recommande à tous les gourmets. Dans le resto, y avait une télé, elle était réglée non-stop sur Bloomberg. C'est pour dire si les libanais sont branchés "affaires" !

    Concernant Sam Hammam, rien ne me surprend sur son sens aigu des affaires, d'autant qu'il tenta ensuite de faire la même chose avec Cardiff City qu'il racheta en 2000 quand ils évoluaient en D4, pour £11.5 millions pour les céder quelques années plus tard, deux divisions plus haut mais je ne sais pas exactement ce que cela lui avait rapporté, vues les dettes du club estimées à £40 millions en 2006, mais je lui fais confiance pour avoir su tirer son épingle. En tout cas, je ne lui tiens pas rigueur de ce côté "businessman sans trop de scrupules" qu'on pourrait lui reprocher parce que du temps du Wimbledon FC, il avait laissé le Crazy Gang s'exprimer et jouer les bad boys, alors que d'autres présidents les auraient vite recadrés et l'auraient joué très consensuel. Et puis lui-même jouait le jeu et en rajoutait : "We have to remain the English bulldog SAS club. We have to sustain ourselves by power and the attitude that we kick ass. Before we go down we'll leave a trail of blood from here to Timbuktu" avait-il déclaré en mars 1999. Tout comme Loulou Nicollin, on peut hâtivement trouver ce genre de présidents aussi allumés que certains de leurs joueurs, mais en réalité, ils sont de fins businessmen, qui savent que leur équipe se démarque des autres par des traits de caractère qu'il faut au contraire encourager et non réprimer.
    En tout cas, merci monsieur Hammam d'avoir rendu cela possible pendant toutes ces années et d'avoir été le président parfois bien allumé d'une équipe d'allumés complets.

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