mercredi 12 septembre 2012

Drillo a retrouvé le sourire

Drillo et l'équipe nationale de Norvège reviennent de très loin
(c) tv2.no

Egil "Drillo" Olsen était tout sourire au coup de sifflet final du match Norvège - Slovénie (2-1) disputé hier soir, pour le compte des qualifications pour la coupe du Monde 2014. Après un 1er match catastrophique en Islande (défaite 2-0), l'équipe norvégienne est de nouveau sur les rails à l'issue de sa victoire très controversée face à la Slovénie, par le biais d'un pénalty très généreux accordé à la 94ème aux nordiques.

Le sélectionneur norvégien avait pourtant aligné le duo d'attaque maroco-norvégien Abdellaoue / El Younoussi et cela n'a pas du tout fonctionné malgré tout le talent des deux joueurs.
Ils ont été peu pourvus en balles ou alors en ballons difficiles à négocier, avec souvent, deux ou trois défenseurs sur le dos, notamment Abdellaoue le plus en pointe. Ces deux joueurs sont assurément très techniques et très doués, mais dans un jeu de profondeur ou de contre.

Or, contrairement au très piètre Islande - Norvège de la semaine passée où la Norvège avait été baladée et ne s'était pratiquement pas procurée d'occasions, cette fois-ci, elle a obtenu davantage de situations devant les buts adverses, par le biais d'un nombre satisfaisant de coups de pied arrêtés ou de longues touches de John Arne Riise mais le tandem Abdellaoue / El Younoussi n’est pas très performant sur coups de pied arrêtés, étant donné que le jeu aérien n’est pas leur point fort.

La Norvège se prenait un but idiot en début de match, lorsqu'un défenseur (Nordtveit, semble-t-il) ratait son renvoi vers l'avant et qu'un attaquant slovène récupérait la balle, s'approchait de la surface, et malgré la présence de 3 défenseurs norvégiens pour lui barrer la route, l'un d'eux faisait une faute sur le slovène, ce qui entraînait un coup franc à l'entrée de la surface.
Le coup franc était très bien exécuté, la balle fut repoussée puis elle revenait sur le slovène Suler et il est difficile de voir si c'est Suler ou un défenseur norvégien pressé par ce dernier qui trompait le gardien scandinave (0-1). Le but a été attribué à Suler. Tout est donc parti de la maladresse de la défense et se termine par une nouvelle maladresse de la défense.

Ensuite, la Norvège allait tenter de revenir dans la partie mais de façon maladroite. Olsen ne prône plus le jeu long mais l'équipe n'est même pas capable de se passer la balle convenablement alors le tout est désordonné et stérile. C'est uniquement par des exploits individuels que la Norvège pouvait s'en sortir et c'est ce qui arrivait à la 26ème quand John Arne Riise allumait une frappe à l'entrée de la surface et que celle-ci rebondissait sur la transversale, le gardien était battu, puis Henriksen courait en direction de la balle, plaçait une tête vers le côté opposé du but et il égalisait (1-1).
Pendant toute la première mi-temps, la Slovénie avait été inexistante à l'approche des buts norvégiens, avec des attaquants d'une grande médiocrité, qui centraient ou tiraient à des km au-dessus des buts. La Norvège, quant à elle, jouait aussi mal que contre l'Islande, de façon aussi désordonnée et improductive.

En seconde mi-temps, les slovènes ont davantage construit et se sont montrés beaucoup plus dangereux avec de bonnes incursions dans la surface mais en dernier lieu, il y avait toujours un défenseur norvégien pour les contrecarrer.
Quant à la Norvège, elle continuait à produire le même jeu maladroit, ni long, ni en passes courtes abouties. Le danger ne venait que d'actions individuelles comme celles de Braaten, notamment.
Abdellaoue était remplacé par King à la 46ème, tandis que le très médiocre Nordtveit était substitué par Bjørn Helge Riise (le frère de John Arne du même nom) 7 minutes plus tard.
Dans les 25 dernières minutes, les choses allaient changer et la Norvège allait enfin produire davantage de séquences de jeu et de passes allant jusque dans la surface. Elle profitait notamment du fait que la Slovénie sortait davantage de son camp, pensant être en mesure de remporter le match.
Joshua King est en quelque sorte un John Carew en devenir, il est puissant, bagarreur, il part généralement en rush, se fait chiper la balle par le défenseur, reste au contact du défenseur et lui reprend souvent la balle. Les slovènes ont eu de grandes difficultés à le maîtriser et suite à un de ses rushes, il avait fini par se présenter seul face au gardien slovène mais avait échoué dans un geste ultime.
King n'a que 20 ans, il confond trop souvent vitesse et précipitation. Il faut souhaiter à Egil Olsen qu'il murisse vite et qu'il permette aux norvégiens d'engranger des points pendant ces phases qualificatives.

Comme en première mi-temps, John Arne Riise harcelait la défense avec ses très longues touches dont une qui transperça toute la défense, était remise en jeu après le second poteau par un joueur norvégien et la Slovénie manquait de peu de se prendre un but.
Depuis le match perdu contre l'Islande, la Norvège avait très mal joué pendant 155 minutes environ et enfin, elle offrait à ses supporters près de 25 minutes intenses pendant lesquelles elle multipliait les actions et les occasions.

A deux minutes du terme, Olsen remplaçait El Younoussi par Alexander Søderlund, un grand blond assez costaud qui évolue comme attaquant à Haugesund. Coaching gagnant pour Drillo puisque c'est grâce à lui que la Norvège allait l'emporter. A la 93ème minute, il s'emparait du ballon et s'infiltrait dans la surface slovène, et c'est davantage lui qui bousculait la défense adverse, même si un joueur slovène le touchait un petit peu. L'arbitre donnait un péno plus que généreux (pour ne pas dire bidon) que transformait John Arne Riise à la 94ème. Le tir puissant de Riise était envoyé à ras de terre sur la droite des buts et passait juste au-dessous du gardien slovène. La Norvège était très vernie hier soir.

Il y a de quoi être très sceptique quant aux chances de qualifications des norvégiens, après ce qu'ils ont montré depuis deux matchs et ce, contre deux des équipes les plus faibles du groupe. Dans la manière, les norvégiens ont été catastrophiques pendant 155 minutes de jeu et ce qui reste assez incompréhensible, c'est l'abandon du jeu long qui fut longtemps la marque de fabrique d'Olsen et qui permit à la Norvège de se qualifier pour deux coupes du monde. Ce jeu long perturbait la plupart des défenses et occasionnait des coups francs et des corners. C'est sur le jeu arrêté que la Norvège marque habituellement la plupart de ses buts, ce qui est confirmé statistiquement. En renonçant ainsi aux longues balles, elle se procure peu d'occasions d'obtenir des coups francs, corners, et possibilités de longues touches dans la surface (le "set pieces" comme l'appellent les anglais) tandis qu'avec un jeu de passes courtes dans lequel elle s'est montrée médiocre et désorganisée, la Norvège ne se procure pas grand chose.
Il y a encore de très bons joueurs dans le domaine aérien avec Hangeland notamment, même si la Norvège n'est plus aussi forte dans les airs qu'à l'époque des Jostein Flo, Berg, Eggen et qu'elle doit revoir son style du fait de l'arrivée d'attaquants techniques, rapides et très prometteurs, mais moins bons dans les airs comme Abdellaoue et El Younoussi.

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