mercredi 19 septembre 2012

Montpellier : les raisons d'un échec

Belhanda, seul face au gardien en fin de match, manquait le but du 2-2
(c) Imago / eurosport.fr

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé" écrivait en son temps Alphonse de Lamartine. Dans un registre beaucoup moins littéraire, nous avons pu vérifier cette vérité hier soir sur la pelouse de la Mosson, à l'occasion de la première journée des matchs de poule de la Ligue des Champions 2012/13.
Montpellier recevait Arsenal et les héraultais ont inévitablement été défaits 1-2 [Belhanda (9e sur pénalty) contre des buts de Podolski (16e) et Gervinho (18e)]

Les champions de France, sans leur serial-buteur Giroud, sont redevenus une équipe inoffensive, très stérile en attaque et cette saison, ils ne feront mal à aucune équipe de haut niveau, que ce soit en Ligue des Champions ou en championnat.
Il n'y aura rien à espérer contre les allemands de Schalke, et à la limite, s'ils jouent avec application et comme des morts de faim face à l'Olympiakos, ils pourront envisager une troisième place.
Sans attaquant de calibre international pour remplacer Giroud, Montpellier est voué à l'échec perpétuel dans cette Ligue des Champions, d'autant que défensivement, à part l'excellent Mapou Yanga-Mbiwa, les Bocaly et Hilton n'ont vraisemblablement qu'un niveau moyen de Ligue 1.

En vendant Giroud cet été, et en le remplaçant par Herrera, un obscur argentin évoluant dans le non moins obscur championnat chilien, les héraultais avaient annoncé la couleur. Ils renonçaient de fait à exister dans cette Ligue des Champions.
Emanuele Herrera, recruté pour 3 millions d'euros à l'Union Española (un club chilien qui doit encore être en train de célébrer la bonne affaire), n'a d'ailleurs fait son entrée dans la partie qu'à la 75ème minute, s'illustrant immédiatement par deux hors-jeux et des actions stériles dos au but. Quand on pense que pour 1,5 million d'euros, Montpellier aurait pu s'attacher les services d'un Gilardino et là, les héraultais auraient eu une chance de bien figurer face aux grandes équipes.

Dans le même temps, il était désolant de voir Olivier Giroud utilisé à mauvais escient au sein de cette équipe d'Arsenal où il vient justement d'être transféré. N'est-ce pas là un clin d'oeil du destin ?
Montpellier brille essentiellement depuis quelques saisons par des joueurs au-dessus du lot tels que Belhanda, Yanga-Mbiwa, Giroud, et à un degré moindre Bedimo et Saihi. Cabella est en train d'émerger au point d'être aussi indispensable que les trois premiers nommés. Quant aux autres joueurs, ils ont fait du bon boulot la saison dernière mais ils ne sont que des joueurs de L1 quelconques. Plutôt que d'augmenter considérablement le salaire de ces derniers, on peut penser qu'il aurait été plus judicieux de les transférer et avec les économies réalisées, recruter et rémunérer un attaquant de calibre international.

Les statistiques du match d'hier soir nous le prouvent : 4 tirs cadrés sur 7 pour les hommes de Wenger contre 4 tirs cadrés sur 17 pour les héraultais, la plupart en dehors de la surface.
Pourtant, Montpellier avait fait une très bonne deuxième mi-temps, dominant les échanges, faisant tourner la balle, enchaînant les passes, faisant preuve de créativité et d'ingéniosité en milieu de terrain mais échouant systématiquement à l'approche des buts, faute d'avoir un attaquant de classe internationale en mesure de s'infiltrer et marquer.
Arsenal n'a guère le profil d'une équipe anglaise "à l'ancienne", forte dans les airs, telle l'équipe de Stoke, et malgré cela les Gunners ont remporté 64% des duels aériens. Malgré leur médiocrité dans les airs, les montpelliérains ont centré naïvement 30 fois (contre 19 pour Arsenal), ce qui était voué à l'échec.

Le danger ne pouvait venir que d'un exploit personnel de Belhanda et ce dernier avait réussi à provoquer une faute de Vermaelen à la limite de la surface, ce qui avait donné un pénalty. Belhanda se faisait justice et permettait aux héraultais de mener 1-0 à la 9ème minute et de jouir de cet avantage pendant 7 petites minutes, avant d'encaisser deux buts aux 16ème et 18ème minutes.
Mais le même Belhanda manquait l'immanquable à une dizaine de minutes du terme, quand il réussissait à s'infiltrer dans la surface et à mettre les défenseurs d'Arsenal dans le vent, il avait alors le temps d'armer, les cages étaient largement ouvertes et il tirait ... en plein sur Mannone, le portier des Gunners ...

Il y a d'ailleurs matière à en vouloir à Belhanda pour son pénalty transformé par une panenka. Le gardien d'Arsenal a été pris à contre-pied mais il avait bien failli rattraper ensuite le ballon envoyé mollement dans les buts. On peut se demander si Belhanda, non content de ne pas avoir été transféré cet été, ne profiterait pas de l'éclairage européen mis sur le Montpellier Hérault pour se valoriser en premier lieu, aux dépens de l'équipe, afin de se faire remarquer le plus possible par les grands d'Europe ?
Souhaitons qu'il n'en soit rien et qu'il ne réédite pas sa panenka face à Schalke ou l'Olympiakos. Ou alors que les pénaltys soient tirés par Herrera, vu que c'est à peu près la seule chose pour laquelle il soit bon.

En attendant, Montpellier va retrouver la Ligue 1 et l'AS St Etienne à la Mosson dès vendredi soir. Les problèmes en attaque des héraultais ne vont pas disparaître pour autant, même s'il sera davantage envisageable de les voir marquer contre une équipe des Verts tellement inconstante depuis le début du championnat. Mais les héraultais auront pour eux la fatigue du match de mardi soir et cela va beaucoup compliquer la situation qui l'était déjà suffisamment ainsi.

Source :
http://www.eurosport.fr/football/ligue-des-champions/2012-2013/montpellier-a-tout-tente_sto3429113/story.shtml

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire