jeudi 26 juillet 2012

Les Crocos nîmois mordent encore ! (1/2)

A l'occasion de la reprise du championnat de France de Ligue 2 en date du vendredi 27 juillet, et pour saluer la remontée du Nîmes Olympique dans cette division, nous allons vous proposer de revivre l'histoire de ce club puis nous ferons le point sur l'équipe actuelle et les perspectives d'avenir.

Au programme du jour, la première des deux parties : de la création du club jusqu'au Nîmes Olympique de la fin des années 60.

Un peu d'Histoire pour commencer : saviez-vous qu'une centaine d’années avant J-C, en des temps de conquêtes et d’invasions, la ville de Nîmes se plaça sous la protection des romains. Le crocodile nîmois remonte donc à cette époque quand l’as, monnaie romaine en alliage de cuivre, était frappée à Nîmes et qu’au revers de celle-ci, figurait un crocodile enchaîné à un palmier (palmes romaines), symbolisant la soumission de l'Égypte Antique à l’Empire Romain.

Crocodile, symbole de l'Égypte enchaînée aux palmes (devenues palmier dans les armoiries) et à la couronne de laurier d'Auguste
COL NEM étant les mots abrégés de "colonia Nemausensis" (colonie nîmoise).
© nemausensis.com

Ce n’est qu’en 1535 que la ville de Nîmes allait adopter comme symbole et blason, le crocodile enchaîné au palmier. En effet, en 1533, le Roi François 1er visitait la ville et deux ans plus tard, il accorda ces nouvelles armes à la demande des consuls et des habitants de Nîmes, étant donné son goût pour l’Antiquité et l’estime qu’il avait pour la ville.
Le crocodile remplaçait alors le taureau d’or, précédent blason de la ville :

© nemausensis.com

Sans les lettres de François 1er de juin 1535, on aurait peut-être encore aujourd’hui le taureau d’or pour symboliser la ville de Nîmes et ainsi, on ne surnommerait pas son équipe de foot « les crocos nîmois » mais « les taureaux nîmois », ce qui serait beaucoup moins exotique et aurait certainement moins de « mordant » !

L’écusson des Crocodiles
© oldschoolpanini.com

Le Nîmes Olympique fut fondé le 10 avril 1937 après la dissolution deux ans plus tôt, du Sporting Club nîmois, ancien club professionnel de la ville créé en 1901.
Trois mois après sa création, la candidature du nouveau club professionnel nîmois était validée et il était autorisé à participer au championnat de deuxième division.
Le Nîmes Olympique se constituait alors de joueurs prometteurs passés par le Sporting Club nîmois. Dirigé par l'un des fondateurs du nouveau club, Pierre Chabert, celui-ci amenait avec lui l'entraîneur-joueur anglais Harry Ward en provenance du Ramsgate FC.

La première saison fut difficile, à l’instar du premier match officiel disputé le 8 août 1937 contre le SO Montpellier qui s'imposait par 4 buts à 1. Après avoir fini à la 7ème et dernière place de la poule sud, les nîmois étaient ensuite reversés dans une poule de «relégation», comprenant neuf équipes issues des trois groupes qui composaient alors la deuxième division. Le Nîmes Olympique tirait néanmoins son épingle du jeu et réussissait à obtenir son maintien pour son tout premier championnat.

Il perdait par la suite son statut pro du fait du régime de Vichy puis le retrouvait en 1944.
Lors de la saison 1948-49, le club faisait parler de lui en atteignant les quarts de finale de la Coupe de France, pour la première fois de son histoire, ne s’inclinant que 2 à 1 contre le Racing Club de Paris, qui allait remporter cette même compétition.

La saison suivante, le Nîmes Olympique faisait preuve d’ambition en recrutant l'international hollandais Theo Timmermans tout en se faisant prêter le buteur Edmond Haan par le RC Strasbourg. Cela allait payer puisque les gardois terminaient premiers, grâce à leurs recrues et au rôle essentiel de son capitaine Kader Firoud. Ainsi, une décennie après la création et la professionnalisation du club, le Nîmes Olympique remportait son premier titre, celui de champion de deuxième division et accédait du même coup pour la première fois de son histoire à la d1 française.
Le mythique Kader Firoud (1919-2005)
© planetenimesolympique.fr

Né le 11 octobre 1919 à Oran, fils de restaurateur, Abdelkader Firoud (connu sous le nom de Kader Firoud) donna la priorité à ses études d'instituteur, mais la passion pour le foot le rattrapa très vite. En Algérie, il évolua à l’USM Oran puis au MC Oran et enfin au MC Alger de 1940 à 1942.
C’est pendant l'Occupation lors d'un match amical entre les sélections d'Afrique du Nord et de Métropole qu’il fut remarqué et recruté par Toulouse.
Reconverti en milieu défensif, il arrivait à Nîmes et y jouait de 1948 à 1954.
En 1950, il était un des principaux artisans de la montée du club en 1ère division.

Pour son premier championnat parmi l’élite en 1950/51, le club gardois finissait quatrième. Firoud était remarqué et il allait être sélectionné avec l’équipe de France A pour la première fois le 3 octobre 1951 contre l'Angleterre à Highbury.

Les trois saisons suivantes, le Nîmes Olympique terminait honorablement le championnat de première division entre la 5ème et la 9ème place.

Le 5 juillet 1954, Kader Firoud était victime d'un grave accident de la route. Blessé à la jambe, sa carrière était terminée. Il allait cependant devenir entraîneur du club à la place de Pierre Pibarot en 1955 avec des séances d’entraînement réputées « à la dure ».

Nîmes allait d’abord se classer entre la 10ème et la 13ème place durant les saisons 54/55, 55/56 et 56/57.
Mais à partir de la saison 1957/58, c’est l’âge d’or du Nîmes Olympique, sous la houlette de Firoud. Les gardois allaient finir trois fois de suite vice-champions de France, respectivement dauphins du Stade de Reims, de l’OGC Nice puis de nouveau du Stade de Reims.
Le 18 mai 1958, le Nîmes Olympique atteignait pour la première fois de son histoire, la finale de la coupe de France, s’inclinant 3-1 à Colombes contre le Stade de Reims, devant 56 523 spectateurs.
Kader Firoud était en avance sur son temps puisque dès 1960, il avait prédit que la vitesse du footballeur était essentielle, il demandait déjà un allègement du calendrier et une amélioration des conditions d'entraînement.
A l’issue de la saison 1960-61, Nîmes décrochait un peu au classement et ne terminait que 6ème mais atteignait de nouveau la finale de la Coupe de France. Hélas, les hommes de Firoud devaient de nouveau s’incliner. Victoire 3-1 de Sedan à Colombes devant 39 070 spectateurs.

© footnostalgie.free.fr

Les deux saisons suivantes, le Nîmes Olympique confirmait par des classements honorables (3ème puis 6ème) avant de décliner véritablement à partir de la saison 1963/64 et ne plus terminer qu’en seconde partie de tableau.
En effet, en 1963, Firoud avait quitté le club, étant parti entraîner l’Algérie.

Nîmes allait flirter avec la relégation, terminant à la 17ème place en 1964/65 et 1965/66 pour être finalement relégué en fin de saison 1966/67, suite à sa 18ème place. C’était la première relégation de l’histoire du Nîmes Olympique.

Mais les gardois n’allaient pas longtemps végéter en seconde division. Ils s'appuyaient déjà sur l'un des meilleurs centres de formation de France, remportant la Coupe Gambardella à trois reprises (1961, 1966 et 1969). De nombreux joueurs du centre de formation intégraient l'équipe première permettant notamment à un certain Michel Mézy d'acquérir ses premières sélections en équipe nationale. Aussi, le Nîmes Olympique remontait immédiatement parmi l’élite la saison suivante mais devait se contenter de terminer en seconde moitié de tableau : 14ème (68-69), 11ème (69-70).

© thevintagefootballclub.blogspot.fr

Michel Mézy à la terrasse du café de son paternel.
© thevintagefootballclub.blogspot.fr

A venir, demain, la suite de l’histoire du Nîmes Olympique depuis le retour de Firoud comme entraîneur en 1969 jusqu’au Nîmes Olympique actuel.

Sources :

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