samedi 12 février 2011

Que sont devenus les joueurs du Crazy Gang ?

(c) mirrorfootball.co.uk

Wimbledon FC était une équipe qui s'était hissée en Premier League en 1986, en montant de 3 divisions en 4 ans, ce qui lui avait valu pendant un temps, le surnom des "météores".
Le coach était Dave Bassett, encore surnommé Dave "long ball" Bassett parce que le jeu pratiqué était la longue balle, avec des joueurs forts dans les airs, un fighting spirit rarement égalé, et une équipe pratiquant un jeu très dur et excentrique lui valant le surnom de "crazy gang". Le joueur le plus charismatique ayant été le célèbre Vinnie Jones.
Le président du club, Sam Hammam, homme d'affaires libanais, était pas mal également, dans son genre. Il y avait une clause dans le contrat des joueurs de Wimbledon qui disait que s'ils prenaient un minimum de quatre buts dans un match, ils devaient se rendre dans le resto libanais préféré de Sam Hammam et manger des testicules de mouton ! ou encore assister à un opéra.

(c) bbc.co.uk / PA

Il paraît qu'Hammam avait rêvé d’acheter Chelsea et faute de moyen, il s’était raccroché à Wimbledon sur les conseils … d’un chauffeur de taxi !

En 1988, contre toute attente (cotés à 33 contre 1 avant le match), ils remportaient la FA Cup aux dépens de Liverpool (1-0).
L'excellent blog Retrofoot nous conte quelques bonnes anecdotes :

Rarement surnom n’aura été aussi mérité que celui dont la presse affubla l’équipe de Wimbledon du début des années 80 jusqu’au milieu des années 90 : « The Crazy Gang » ! Un groupe adepte des stages commando et d’un jeu d’une simplicité confondante, une bande d’écervelés qui jouait comme elle buvait : dur ! Une équipe de sociopathes à la réputation sulfureuse dont Vinnie Jones était le leader, l’âme, le chef de gang … c’est selon. Dans le petit village norvégien de Sandane, coincé entre deux fjords, à 250 kilomètres au nord de Bergen, on se souvient encore de Vinnie Jones. A l'été 1994, le Gallois patibulaire et ses camarades du Wimbledon FC étaient venus y disputer un match amical contre l'équipe locale. Cela aurait pu être une sortie au grand air, idéale pour préparer la saison. Mais Jones avait d'autres plans en tête. La veille du match, il fuma des cigarillos à la chaîne, dansa cul nul sur la scène de l'unique pub du coin, goûta le tord-boyaux maison distillé en toute illégalité et se battit derrière la laiterie. Puis il loupa le départ du bus et dut courir 20 bornes pour aller au stade. Les joueurs de Sandane le virent quelques minutes avant la rencontre, affalé sur le canapé du club-house. Cela promettait donc un match tranquille, sans hématomes. Las, à quelques secondes du coup d'envoi alors que la sono grondait dans le vestiaire de Wimbledon, Vinnie Jones passa la tête dans l'embrasure de la porte et gueula « Let's f...ing kill them ! » (« Allez, on va les étriper ! »). Les Anglais l'emportèrent 4-0, et l'adversaire direct de Jones finit le front en sang. « C'est bon pour la santé », lui glissa le Gallois. L'épopée de Sandane reste un des derniers chapitres d'un trip pour le moins rock and roll entamé en 1986. Cette année-là, Vinnie Jones et John « Fash » Fashanu rejoignirent le repère exigu de Plough Lane, où évoluaient déjà une tête brûlée nommée Denis « Ratboy » Wise

Que sont devenus les joueurs du Crazy Gang ? Nous allons nous intéresser plus particulièrement à l'effectif ayant remporté la Cup en 1988 :

(c) dailymail.co.uk

Dave Beasant (cap.) - Clive Goodyear, Terry Phelan, Vinnie Jones, Eric Young, Andy Thorn, Terry Gibson (John Scales, 63ème), Alan Cork (Laurie Cunningham, 56ème), John Fashanu, Lawrie Sanchez, Dennis Wise

Dave Beasant
Premier gardien à avoir arrêté un pénalty durant une finale de FA Cup (pénalty tiré par John Aldridge), il a poursuivi sa carrière à Chelsea, Southampton puis à Nottingham Forest. Il est actuellement un des entraîneurs de la Glenn Hoddle Academy fondée par ce dernier en 2008.

Clive Goodyear
C'est lui qui concéda le pénalty qu'arrêta Beasant. Il joua ensuite pour Brentford avant de raccrocher les crampons pour devenir kiné à Luton (club où il avait joué avant d'aller aux Dons), puis à Cardiff et à Chester. Il a ouvert un cabinet à Milton Keynes.


Terry Phelan
Cet international irlandais joua ensuite à Manchester City, Chelsea et Everton principalement, avant de partir pour les USA, à Charleston Battery. Il a ensuite posé ses valises en Nouvelle-Zélande en 2005, en tant qu'entraîneur-joueur pour le club d'Otago United qu'il continue de coacher à ce jour.
(c) oneononesoccer.com


Vinnie Jones 
Jones dans le rôle du Juggernaut
dans la superproduction X Men III
(c) usatoday.net

Le leader charismatique du Crazy Gang. Devenu acteur grâce au réalisateur anglais Guy Ritchie qui l'avait fait débuter dans "Arnaques, crimes et botanique", il a enchaîné les succès (Snatch, 60 secondes chrono, Mean machine, ...) et réside à Mulholland Drive à Los Angeles, maintenant qu'Hollywood ne peut se passer de lui.
Il a fait une apparition récemment dans la téléréalité "Celebrity Big Brother" sur Channel 4.
Guy Ritchie avait dit de lui : « Ce qui se passerait, s'il y avait l'apocalypse, c'est qu'un certain nombre de choses survivraient... dont Vinnie Jones ! »

Eric Young 


Surnommé "ninja" du fait de son bandeau sur son front, il formait un duo très complémentaire et très efficace en milieu de terrain, avec Andy Thorn, qu'il retrouva ensuite à Crystal Palace où Young passa la plus grande partie de sa carrière. Actuellement, il travaille dans la comptabilité.

Andy Thorn
Actuellement chargé des recrutements à Coventry. Après la finale de Cup, il avait été vendu à bon prix à Newcastle puis il avait joué 5 saisons à Crystal Palace avant de revenir à Wimbledon en 1994 puis direction l'Ecosse (Hearts en 1996) et retour en Angleterre à Tranmere où il finissait sa carrière de joueur.
Thorn avait un jour déclaré qu'il s'estimait être la "good bargain" (bonne affaire) de Wimbledon qui l'avait toujours vendu plus cher qu'ils ne l'avaient acquis puis rachété.

Terry Gibson
Il a joué ensuite pour Swindon, Peterborough puis Barnet où il avait sa première expérience de coach avec les jeunes. Il a ensuite travaillé en collaboration avec Lawrie Sanchez à Wycombe puis l'a suivi pour coacher l'équipe d'Irlande du Nord puis à Fulham. Il est maintenant consultant pour Sky Sports.

John Scales
Après Wimbledon, il a eu la chance d'évoluer à Liverpool en 1994 pendant 3 saisons puis à Tottenham et à Ipswich. Maintenant, il occupe un poste à responsabilité au sein de la compagnie Be Sport.

Alan Cork
(c) sufc.co.uk

Un pilier du club où il évolua pendant 15 saisons depuis 1978, pour un total de 430 matchs et 145 buts. Il partit ensuite à Sheffield United pour jouer deux saisons (7 buts inscrits en 54 matchs) puis une dernière saison à Fulham (3 buts marqués en 15 apparitions)
Il est actuellement entraîneur adjoint de Micky Adams à Sheffield United.

Laurie Cunningham
(8 mars 1956 – 15 juillet 1989)















Un an à peine après avoir soulevé la Cup avec les Dons, Laurie Cunningham se tuait à 33 ans dans un accident de voiture près de Madrid. Il évoluait alors au Rayo Vallecano avec lequel il venait de réussir la montée en première division espagnole. Cunningham avait eu une carrière assez riche avec des apparitions au Real Madrid où il demeura de 1979 à 1983, 5 apparitions sous le maillot de Manchester United ainsi qu'une saison complète à l'Olympique de Marseille en 1984-85.

John Fashanu
























Né à Londres d'un père nigérian et d'une mère guyanaise, John Fashanu a passé huit saisons avec les Dons de 1986 à 1994, marquant 107 buts en 276 apparitions. Il a eu deux capes en équipe d'Angleterre en 1989.
Il était un des joueurs les plus charismatiques du Crazy Gang. "Fash" était un attaquant puissant, fort dans les airs, dur dans le jeu. Il évoluait ensuite pendant une saison à Aston Villa en 1994-95 pour 3 buts marqués en 13 apparitions et stoppait sa carrière après une blessure au talon d'Achille.
En 1998, il est marqué par le suicide de son frère ainé, Justin Fashanu, premier joueur (et seul à ce jour) à avoir révélé aux médias son homosexualité.
On l'a revu récemment à la télévision, dans la téléréalité "I'm a celebrity". John Fashanu est ambassadeur auprès de l'UNICEF et il a créé une fondation, John Fashanu Charity Trust. Il a également collaboré avec la fédération de football nigériane.

Lawrie Sanchez

(c) sportinglife.com
 















De père équatorien et de mère nord-irlandaise, Lawrie Sanchez est né à Londres et a été international pour l'Irlande du Nord. Il est le héros de la finale de Cup contre Liverpool puisque c'est lui qui inscrivit l'unique but du match.
Sanchez a joué pour les Dons de 1984 à 1994 pour un total de 33 buts en 270 matchs. Il a eu une expérience convaincante comme coach à Wycombe de 1999 à 2003, si bien qu'on lui confiait la sélection d'Irlande du Nord en 2004. Il allait réussir quelques très bons résultats comme la victoire face à l'Espagne (3-2) ou plus symbolique encore la victoire contre l'Angleterre (1-0) lors des éliminatoires pour l'Euro 2008.
Il quittait la sélection en 2007 pour aller coacher Fulham qu'il maintenait en Premier League mais il était licencié en début de saison suivante après une série de mauvais résultats.

Dennis Wise




















"Wise serait capable de déclencher une bagarre dans une maison vide" - Sir Alex Ferguson.
Sir Alex avait bien résumé le bonhomme. Joueur très talentueux mais au caractère très imprévisible. Il passa ensuite 11 belles années au plus haut niveau à Chelsea puis on le retrouva comme entraîneur-joueur à Millwall. Il coacha ensuite Southampton, Swindon et Leeds avant d'avoir sa chance en Premier League à Newcastle où il se discrédita complètement. En effet, il y avait fait venir deux joueurs sud-américains non pour leurs qualités pouvant convenir à Newcastle, mais pour faire une faveur à deux agents de joueurs. Beaucoup disent qu'il est grillé pour un moment pour coacher à nouveau dans le foot anglais.

Sources :
http://retrofoot.canalblog.com/tag/crazy%20gang
http://www.mirrorfootball.co.uk/opinion/blogs/mirror-football-blog/Whatever-happened-to-Vinnie-Jones-Dennis-Wise-John-Fashanu-Dave-Beasant-and-the-rest-of-Wimbledon-s-Crazy-Gang-article359691.html

5 commentaires:

  1. Félicitations pour ce brillant article !
    C'est une excellente idée de revenir sur l'épopée d'équipes mythiques ayant fait l'histoire de clubs secondaires .

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  2. Merci. C'est vrai que j'ai bûché sur cet article-là, tant pour traduire que pour compléter et savoir ce qu'ils faisaient en ce moment. J'envisage une suite, concernant les autres joueurs de Wimbledon qui n'ont pas disputé la finale de Cup de 1988 : Dean Holdsworth, Marcus Gayle, Robbie Earle, John Hartson, Carl Cort, etc..

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  3. En supplément je me permets d'ajouter le classement du gang sur cette période (1986/2000) : 1987:6', 1988 :7',1989 : 12' , 1990 : 8', 1991 : 7' , 1992 : 13' , 1993 : 12' , 1994 : 6' , 1995 : 9', 1996 : 14' , 1997 : 8', 1998 : 15' , 1999 : 16' et 2000 : 18' .
    7 places dans le top ten , pas mal .

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  4. Deuxiéme supplément : le parcours de Wimbledon lors de cette Cup mythique de 1988 .
    32émes : Wimbledon 4 West Bromwich Albion (20' d2) 1 ; 16émes : Mansfield (19'd3) 1 Wimbledon 2 ; 8émes : Newcastle ( 8' d1) 1 wimbledon 3 ;
    1/4 : Wimbledon 2 Watford ( 20' d1) 1 ; 1/2 Wimbledon 2 luton ( 9' d1) 1 ( sur le terrain neutre de Tottenham) et en finale à Wembley victoire 1-0 contre le Liverpool de Dalglish champion d'Angleterre cette année là .
    Toutes ces données se trouvent sur l'excellent site de la Rsssf que je conseille à tous .

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  5. Merci pour tes précisions. Je suis heureux d'avoir connu cette équipe et d'être allé les voir jouer plusieurs fois à Selhurst Park. Le crazy gang a vécu. Wimbledon FC est mort et a été franchisé en Milton Keynes Dons qui n'a plus rien à voir. Quant à l'AFC Wimbledon refondé par les supporters, c'est un club qui n'a plus rien à voir non plus avec cet état d'esprit. En effet, ils remportent régulièrement, des prix les récompensant pour leur fair-play, c'est pour dire. AFC Wimbledon a pour vocation de progresser et se stabiliser en D3/D4 anglaise en restant simplement un club de quartier londonien.
    Un crazy gang peut très bien renaître dans toute autre équipe anglaise. Pourquoi pas Sheffield United, qui a eu de nombreuses connexions avec Wimbledon FC dans le passé ... Il suffit de deux ou trois types à très fort caractère pour faire renaître cet esprit. Peut-être que Vinnie Jones, quand il en aura marre d'Hollywood, reviendra-t-il à ses premières amours et coachera-t-il un club à qui il transmettra cet état d'esprit. J'espère revoir cela de mon vivant plutôt que me rediffuser perpétuellement les matchs du défunt Wimbledon FC en cassette VHS ...

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