mercredi 7 septembre 2011

La Norvège d'Olsen perd en lâchant ses convictions

Egil Olsen interviewé hier soir pour la chaîne TV2 après la défaite au Danemark (2-0)
(c) tv2.no

Egil "Drillo" Olsen avait fait un excellent retour aux affaires dans le foot norvégien en janvier 2009, reprenant les rênes d'une équipe nationale moribonde et la replaçant parmi les nations les plus redoutables du continent européen. La Norvège pointait en effet dernière au classement des qualifications pour le Mondial 2010 et Olsen allait remodeler l'équipe, changer le style, revenant à la longue balle, restaurer la confiance et permettre à l'équipe nationale de son pays de terminer deuxième derrière les Pays-Bas. La Norvège s'était même payée l'Ecosse par 4-0 à domicile, après un match où le jeu long primait.

Après ces qualifs pour la Coupe du Monde, Olsen allait s'éloigner de ses convictions, en délaissant petit à petit le jeu long, à part peut-être lors du match face au Portugal (victoire des norvégiens 1-0) et les longues balles sur Carew qui avaient payé et déstabilisé le gardien portugais. Drillo dispose en effet d'une nouvelle génération de joueurs qui sait particulièrement bien passer la balle et il a cru naïvement que cela allait suffire pour être au-dessus des danois et des portugais lors de ces qualifs pour l'Euro 2012.
La défaite d'hier soir face au Danemark, a montré qu'Egil Olsen a eu tort de délaisser le jeu long, spécialement face aux danois qui les laissaient construire et les prenaient en contre, pour marquer tout d'abord par le biais d'un rapide débordement sur la droite puis un centre en retrait et un but imparable de Bendtner à la 24ème (1-0).
En jeu long, la Norvège aurait été davantage repliée défensivement et n'aurait été prise à revers comme elle le fut. Quand Olsen a fait entrer Carew à la 70ème, on a vu toute la différence en terme d'efficacité, et même si Carew a peu joué ces derniers mois et même s'il évolue actuellement au second niveau du foot anglais à West Ham, il a surclassé la défense danoise sur tous les ballons aériens et sur un match entier, cela aurait payé.

De même que le choix d'Huseklepp fut mauvais pour ce type de match. Le jeune attaquant norvégien excelle dans le jeu de contre, et le jeu en profondeur en général. Avec une équipe de Norvège tournant en vain autour de la surface danoise, il était clair que toutes les attaques manquant de rapidité, rien ne pourrait aboutir et Huseklepp n'a jamais pu se mettre en valeur.
A noter la bonne partie du numéro 9 norvégien, Mohammed "Moa" Abdellaoue, autant à l'aise sur les quelques ballons longs qu'il a pu exploiter, que dans le jeu court.

Le plus mauvais choix d'Olsen fut celui du gardien. Jarstein fut absolument catastrophique. Le choix de Knudsen aurait été beaucoup plus judicieux. Pour parler vulgairement, Jarstein s'est chié dessus. Encore qu'on puisse lui pardonner le premier but, tant la lourde défense norvégienne n'avait pu se replier à temps, Jarstein avait ensuite montré un terrible signe de fébrilité en manquant le contrôle d'une passe peu appuyée d'un défenseur vers l'arrière, dont la conséquence ne fut qu'un corner et non un but contre son camp. On voyait le gardien norvégien se désaltérer continuellement après chaque action chaude, comme s'il voulait se guérir du stress. Cela en était pathétique. Olsen aurait dû sacrifier un changement et le remplacer illico.
Le deuxième but n'allait pas tarder et Jarstein fut totalement fautif. Bendtner envoyait un tir lointain, à ras de terre, aux 25 mètres environ, et Jarstein se comportait en gardien amateur en ne se détendant pas suffisamment sur sa droite et la balle filait à quelques centimètres de ses gants pour terminer au fond à une minute de la pause (2-0).
Souhaitons pour le foot norvégien, que ce gardien ne revienne plus jamais en équipe nationale. Déjà que la défense norvégienne n'a plus la qualité de celle des années 90 avec des joueurs formidables comme par exemple Henning Berg, on peut penser que si le gardien est une passoire, alors la cause norvégienne est entendue. Il faut cependant reconnaître l'excellence d'un joueur comme Hangeland, tenant la barraque en défense et excellent sur les coups de pied arrêtés par son redoutable jeu de tête.
Dommage que le reste des joueurs soient si loin de son niveau.

Mathématiquement, ce n'est pas encore fichu pour Olsen. La Norvège est en effet à égalité de points (13) avec le Portugal et le Danemark, mais ces deux nations ont un match en moins, qu'elles disputeront le 7 octobre prochain : le Danemark se rendra à Chypre tandis que le Portugal recevra l'Islande. Lors du dernier match de qualification du 11 octobre, la Norvège recevra Chypre tandis que le Danemark recevra le Portugal. Le scénario idéal serait que le Danemark fasse deux nuls pendant que la Norvège remporte son dernier match à domicile. Mais si les deux nations rivales l'emportent toutes les deux le 7 octobre, alors cela en sera fini de la Norvège d'Egil Olsen, lequel quittera la sélection sur un échec, laissant sa place à Stale Solbakken, actuel coach du FC Cologne, comme cela est planifié.

On pourra alors regretter qu'Olsen n'ait perdu avec ses convictions et qu'il ait choisi d'échouer avec un style de football qui n'est pas le sien. Contrairement au passé, où on se souvient qu'il avait été éliminé avec ses idées, en coupe du monde 1994 aux USA, après un 0-0 contre l'Eire, au terme du match qui compta le plus de longues balles et de duels aériens de toute l'histoire du Mondial depuis sa création !

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